La Société des Mines de Fer de Guinée (SMFG), dont l’État guinéen est actionnaire, a tenu lundi à Conakry son conseil d’administration annuel, axé sur l’état d’avancement du projet minier Kon Kweni, implanté sur le mont Nimba, dans la préfecture de Lola au sud-est de la Guinée.
Présidée par Robert Adam, la réunion s’est tenue en format hybride, en présence de plusieurs membres du conseil, dont l’ancien président sud-africain Kgalema Motlanthe et l’ex-ambassadrice des États-Unis en Guinée, Patricia Moller.
Selon le Directeur général de la SMFG, Oumar Pathé Sylla, le projet entre dans une phase décisive de pré-construction.
« Nous venons d’achever le conseil d’administration annuel de la société. Il s’agissait d’une étape clé, axée sur des décisions stratégiques majeures, en particulier sur les enjeux environnementaux du projet. », a-t-il déclaré en marge de la réunion.
Les études d’impact environnemental et social, actuellement en cours, devraient aboutir à un rapport final d’ici le second semestre 2025, a-t-il précisé.
La première phase du projet prévoit l’extraction du minerai de fer et son transport par voie routière, en attendant la mise en place d’une ligne ferroviaire.
Lancé en 2003, le projet Kon Kweni se développe sur un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, nécessitant une coopération étroite avec les communautés locales, les autorités nationales et les partenaires internationaux.
« Ce projet se veut inclusif. Il mobilise aussi bien les compétences locales que les engagements environnementaux internationaux. », a ajouté M. Sylla, qui souhaite désormais institutionnaliser la tenue du conseil d’administration en Guinée.
Pour Kgalema Motlanthe, Kon Kweni représente un levier de transformation pour la région.
« Ce projet peut libérer un potentiel économique important, bien au-delà des frontières guinéennes (…) », a-t-il affirmé.
Mme Patricia Moller a, de son côté, insisté sur la nécessité d’un accompagnement social.
« Former, éduquer et impliquer les communautés locales est une condition essentielle à sa réussite. », a-t-elle indiqué.
Le président du conseil, Robert Adam, a estimé que le projet pourrait générer jusqu’à 30 milliards de dollars de recettes pour l’État guinéen sur trois décennies.
Il a souligné que Kon Kweni ne concurrence pas d’autres initiatives minières comme Simandou, mais s’inscrit dans une logique de complémentarité au service du développement national.
Projet stratégique pour la Guinée, Kon Kweni illustre une nouvelle approche de l’exploitation minière orientée vers la durabilité, le respect des normes environnementales et la création de valeur partagée.
Dans un pays engagé dans une refondation économique, sa mise en œuvre représente une opportunité cruciale de transformation structurelle, tant pour les populations locales que pour l’État.
Boua King Kouyaté