Quatorze personnes, dont une femme, soupçonnées d’appartenir à un réseau criminel actif dans la préfecture de Coyah (située à 50 Km de Conakry), ont été arrêtées jeudi lors d’une opération de ratissage menée par les Brigades anti-criminalité (BAC), ont annoncé vendredi les autorités locales.
L’intervention, menée à la suite de l’assassinat d’un jeune conducteur de moto-taxi, Facély Camara, survenu la veille dans le secteur de Wouyayah (district de Kendoumayah, sous-préfecture de Wonkifong), s’est déroulée dans plusieurs quartiers jugés sensibles, notamment Lefourédakha, Batouyah et Tougandé.
« Cette action ciblée a permis l’interpellation de quatorze individus de moralité douteuse », a déclaré à la presse la capitaine Rama Baldé, chargée de communication de la Direction générale de la police nationale (DGPN), lors d’une conférence organisée dans les locaux du commissariat central de Coyah.
Selon l’officier, l’opération a été coordonnée par la direction des BAC avec la mobilisation des unités 4, 7, 15 et 17, et menée en étroite collaboration avec les autorités locales.
Les forces de l’ordre ont saisi trois fusils de calibre 12 (dont deux modifiés en armes de poing), une machette, une moto non immatriculée, une importante quantité de chanvre indien, ainsi que 20 sachets de boisson alcoolisée de marque Better Kola.
Parmi les suspects figurait François Gomou, propriétaire d’un cabaret à Lefourédakha, qui a reconnu posséder une arme à feu.
« Ce fusil me sert uniquement à assurer ma protection. J’en ai le reçu d’achat, bien que je ne dispose pas d’un permis de port d’armes », a-t-il déclaré, niant toute implication dans le meurtre.
Les personnes arrêtées sont actuellement en garde à vue au commissariat central de Coyah. Elles pourraient être poursuivies notamment pour détention illégale d’armes, consommation et trafic de stupéfiants, ainsi que pour association de malfaiteurs, sur la base des articles 812, 848 et 784 du Code pénal guinéen.
Une réunion de crise s’est tenue vendredi matin à la préfecture, réunissant les autorités administratives et les responsables des forces de défense et de sécurité. L’objectif est de renforcer le dispositif sécuritaire pour endiguer la montée des actes de banditisme dans la zone.
Carrefour stratégique entre Conakry et l’intérieur du pays, Coyah est de plus en plus confrontée à une criminalité organisée, alimentée par la prolifération des armes légères, le trafic de drogue et un sentiment d’impunité.
Mohamed Sylla
Crédit photo : MediaGuinéé