Depuis sa prise de fonction, le ministre du Travail et de la Fonction publique, Faya François Bourouno, s’est engagé dans une refonte profonde de l’administration guinéenne.
L’objectif affiché : mettre fin aux dysfonctionnements, notamment l’absentéisme et la gestion opaque des effectifs.
Dans cette dynamique, il a entamé une tournée nationale pour s’assurer de l’application effective des mesures de contrôle et d’assainissement du fichier des fonctionnaires.
Mamou, première étape de cette mission, a été le théâtre d’échanges avec les autorités locales sur la nécessité d’un suivi rigoureux des agents de l’État.
À travers cette initiative, François Bourouno entend non seulement renforcer la discipline administrative, mais aussi améliorer l’efficacité des services publics en instaurant une culture de responsabilité et de redevabilité au sein de l’administration.
Déterminé à lutter contre l’absentéisme, le ministre a rappelé aux responsables administratifs locaux leur rôle dans la surveillance des effectifs.
« Le paiement des salaires repose sur le principe du service fait. Avoir un numéro matricule ne garantit pas un salaire si l’agent ne se présente pas à son poste. Nous allons systématiquement bloquer la rémunération des absents. », a prévenu M. Bourouno lors d’une rencontre avec les autorités régionales et préfectorales de Mamou.
Le ministère entend ainsi s’assurer que les enseignants, agents de santé et fonctionnaires de l’administration publique remplissent effectivement leurs missions.
Un système de contrôle renforcé est en cours d’implémentation pour identifier les fonctionnaires fantômes et optimiser la gestion de la masse salariale.
En parcourant le pays, le ministre a relevé des déséquilibres importants dans la répartition des fonctionnaires, les zones rurales étant souvent les plus touchées par le manque d’agents.
« Nous constatons que l’intérieur du pays est mal desservi, tant en effectifs qu’en infrastructures de travail. Il est impératif de créer des conditions d’attractivité pour inciter les fonctionnaires à y exercer (…). », a-t-il affirmé, soulignant que des mesures sont à l’étude pour encourager l’affectation des agents en zones reculées.
La démarche du ministre suscite un accueil favorable au sein de la Fonction publique. Pour Hadiatou Diallo, enseignante à Mamou, cette initiative est une avancée majeure.
« Depuis des années, des enseignants perçoivent un salaire sans jamais être en poste. Assainir le fichier des fonctionnaires libérera des postes pour de nouveaux engagés. C’est une excellente initiative. », a-t-elle confié.
Sous l’impulsion de Faya François Bourouno, l’administration guinéenne amorce ainsi une mutation visant à plus de rigueur et de performance. Une entreprise ambitieuse qui, selon les observateurs, reste tributaire de la collaboration de tous les acteurs de la fonction publique.
Kadiatou N’Diaye