Le procès de l’ancien ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Dr Ibrahima Kourouma, et de son Directeur Administratif et Financier (DAF), Mohamed V. Sankhon, s’est poursuivi ce lundi 17 mars devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), a constaté un journaliste de Conakry Infos.
Les deux prévenus sont accusés de « détournement de deniers publics et enrichissement illicite », des faits portant sur un montant total de 612,5 milliards de francs guinéens et 12 millions de dollars.
Ces fonds, destinés à l’organisation des examens nationaux, sont jugés non justifiés par la Cour. Tout au long de l’instruction, les intéressés ont nié les accusations.
Lors des plaidoiries, la partie civile, représentée par Me Gabriel Faya Kamano, a dénoncé une gestion opaque des finances publiques entre 2011 et 2021, mettant en avant des irrégularités majeures.
Il a demandé que Dr Ibrahima Kourouma restitue 550 milliards de francs guinéens et 12 millions de dollars, tandis que Mohamed V. Sankhon devrait rembourser 557 milliards de francs guinéens.
Me Kamano a également réclamé la confiscation de leurs biens ainsi que le paiement de dommages et intérêts : 100 millions de francs guinéens pour Kourouma et 50 milliards pour Sankhon.
Dans ses réquisitions, le substitut du procureur, Malick Marcel Oularé, a requis une peine exemplaire, sollicitant 5 ans de prison ferme pour chacun des prévenus, assortie d’une amende de 50 milliards de francs guinéens chacun.
Il a également demandé la confiscation de l’ensemble de leurs avoirs identifiés dans l’ordonnance de renvoi.
Au moment de la publication de cet article, la défense plaidait encore l’innocence de ses clients, qualifiant le procès de « à charge ».
Ce procès emblématique illustre la volonté de la CRIEF de renforcer la lutte contre la corruption en Guinée.
L’issue de cette affaire pourrait envoyer un signal fort quant à la détermination des autorités à restaurer la transparence et à renforcer la confiance des citoyens dans la gestion des finances publiques.
Mohamed Sylla