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L’Union africaine suspend le Niger de ses institutions

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L’Union africaine (UA) a annoncé mardi suspendre le Niger de ses institutions après le coup d’Etat dans ce pays et affiché une position réservée sur une éventuelle intervention militaire ouest-africaine, selon un communiqué de son Conseil de Paix et de sécurité (CPS).

L’Union africaine a suspendu mardi le Niger de toutes ses institutions et activités « jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel » à la suite du coup d’État du mois dernier.

Le conseil de l’organisation de 55 pays a pris cette décision après que des soldats mutins ont renversé le président démocratiquement élu du Niger le mois dernier et se sont rapidement retranchés au pouvoir, repoussant la plupart des efforts de dialogue. Le président Mohamed Bazoum, sa femme et son fils ont été assignés à résidence dans la capitale, Niamey.

Il s’agissait de la première communication publique du Conseil depuis qu’il s’est réuni au début du mois pour discuter de la crise du Niger. Le Conseil a appelé tous les États membres et la communauté internationale à rejeter le « changement anticonstitutionnel de gouvernement et à s’abstenir de toute action susceptible de conférer une légitimité au régime illégal du Niger ».

La Commission de l’UA et le bloc régional ouest-africain, la CEDEAO, ont été invités à soumettre d’urgence une liste de membres de la junte militaire et de leurs partisans militaires et civils, y compris ceux impliqués dans la violation des droits de l’homme de M. Bazoum et d’autres détenus, en vue de sanctions ciblées, précise le communiqué.

Des proches de Bazoum affirment que l’électricité et l’eau lui ont été coupées et qu’il est à court de nourriture. Les groupes de défense des droits de l’homme disent qu’ils n’ont pas pu accéder aux ministres et aux élites politiques qui ont été détenus par la junte après le coup d’État.

Jusqu’à présent, le Niger était considéré par les pays occidentaux comme l’un des derniers partenaires de la région du Sahel, au-dessous du désert du Sahara, avec lesquels ils pouvaient travailler pour contrer une insurrection djihadiste croissante liée à Al-Qaïda et au groupe État islamique. La France et les États-Unis ont quelque 2 500 militaires dans le pays.

La CEDEAO, qui s’est efforcée de repousser une série de coups d’État ces dernières années, a menacé de recourir à la force si M. Bazoum n’était pas rétabli dans ses fonctions. Mais la date limite pour sa réintégration est passée sans qu’aucune action n’ait été entreprise. Une délégation de la CEDEAO s’est rendue à Niamey le week-end dernier, mais les responsables affirment que les discussions n’ont pas donné grand-chose et que la junte poursuit ses propres projets, affirmant qu’elle rétablira l’ordre constitutionnel dans le pays d’ici trois ans.

L’UA ne s’est pas prononcée sur l’éventualité d’un recours à la force militaire.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA pourrait annuler une intervention militaire s’il estimait qu’elle menaçait la stabilité du continent. Les analystes estiment que si la CEDEAO rejette le recours à la force, il existe peu de motifs pour lesquels elle pourrait invoquer une justification légale.

« Si les États membres de la CEDEAO ont approuvé l’intervention militaire visant à rétablir Mohamed Bazoum au pouvoir, l’UA reste divisée et hésitante quant à l’usage de la force. Certains pays sont opposés à une intervention militaire », a déclaré Rida Lyammouri, chercheur principal au Policy Center for the New South, un groupe de réflexion basé au Maroc.

Le Conseil a exhorté les militaires à placer les intérêts des Nigériens au-dessus de tout et à retourner immédiatement et sans condition dans les casernes et à se soumettre aux autorités civiles.

Avec AFP

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