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L’ARMÉE DANS LE PROCESSUS ÉLECTORAL:DES ONG DE DEFENSE DES DROITS HUMAINS S’OPPOSENT.

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Dans un communiqué intitulé « Guinée : l’armée ne doit pas interférer dans le processus électoral », quatre Organisations de défense des droits humains (Fédération Internationale pour les Droits Humains(FIDH), Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du
Citoyen (OGDH) et Mêmes Droits pour Tous (MDT)) s’opposent à toute implication de l’armée dans le processus électoral. Votre quotidien électronique www.conakryinfos.com vous propose l’intégralité de la déclaration.

GUINÉE : L’ARMÉE NE DOIT PAS INTERFÉRER
DANS LE PROCESSUS ÉLECTORAL.

Paris – Conakry, le 27 février 2020. Alors qu’au moins 37 personnes
ont été tuées depuis octobre 2019 lors des manifestations du Front
National pour la Défense de la Constitution (FNDC) en Guinée,
l’appel à la mobilisation de toutes les unités de l’armée de
terre par son chef d’État major risque de faire basculer le pays dans
un cycle de violences et de répression incontrôlable. Étant données
les violences commises par les militaires depuis des décennies dans le
pays, et l’impunité dont ils ont toujours bénéficié –
l’emblématique procès du 28 septembre 2009 n’a notamment toujours
pas eu lieu (1) -, la FIDH et ses organisations membres appellent le
gouvernement à cantonner les forces armées dans leurs casernes et à
prendre les mesures nécessaires pour endiguer les violences faites aux
manifestants et cesser la répression des opposants.

Le message du 24 février du Chef d’État major de l’armée de
terre, Pépé Roger SAGNO, mettant « toutes les unités de l’armée
de terre en alerte à partir du mardi 25 février 2020 sur toute
l’étendue du territoire national et cela jusqu’à nouvel ordre »,
et demandant à des unités militaires d’ « organiser des patrouilles
diurnes et nocturnes » est un nouveau signe de l’escalade en cours,
qui pourrait menacer à terme l’unité et la paix dans le pays.

Ce message est intervenu une semaine avant l’organisation du
référendum du 1er mars, qui vise à l’adoption d’une nouvelle
Constitution ouvrant la possibilité d’un troisième mandat pour le
Président Alpha Condé, au pouvoir depuis décembre 2010. En réaction,
le FNDC appelle à de nouvelles journées de manifestations à partir
d’aujourd’hui, jeudi 27 février.

« Etant donné l’impunité quasi totale accordée aux membres des
forces armées guinéennes depuis des décennies, la mise en alerte et
le déploiement des unités de l’armée de terre dans tout le pays ne
peuvent qu’alimenter le cycle des violences et de répression. Notre
message est clair : les militaires doivent rester dans les casernes et
Les manifestations appelées par le Front National pour la Défense de
la Constitution (FNDC) afin de contester la volonté présidentielle de
changer la constitution pour permettre un troisième mandat, assimilable
à un coup d’État constitutionnel, ont déjà été violemment
réprimées par les forces de l’ordre, occasionnant la mort d’au
moins 37 personnes depuis octobre 2019. « Selon des sources
concordantes, la plupart de ces victimes ont été tuées par balles et
aucune mesure concrète n’a encore été prise par les autorités
compétentes pour mener des enquêtes sérieuses et poursuivre en
justice les présumés auteurs de ces crimes_ » insiste Abdoul Gadiry
DIALLO, Président de l’OGDH.

A quelques jours d’une élection controversée, la situation est
extrêmement tendue. Outre les 37 personnes tuées depuis octobre 2019,
plusieurs cas de blessés – dont une dizaine par balles – des
arrestations et détentions arbitraires, des menaces et intimidations
contre des journalistes dans l’exercice de leur métier ainsi que des
destructions d’édifices publics et de biens ont été remontés à
nos organisations. « La plupart des arrestations ont été effectuées
en violation des règles de procédure pénale_ » a dénoncé Me
Frédéric LOUA, Président de MDT.

Outre leur demande de cantonnement des militaires à leur caserne, la
FIDH et ses ligues membres en Guinée condamnent les violences commises
contre les manifestants, exigent la libération sans délai des
militants du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC)
arrêtés, et demandent l’ouverture d’une enquête pour situer les
responsabilités du récent cycle de violences.

Enfin, la FIDH et ses ligues membres rappelle que la Constitution
Guinéenne en ses articles 6, 9, 10 et 7 garantit respectivement le
droit à la vie, le droit à l’intégrité physique et morale,
l’interdiction contre les arrestations et détentions arbitraires, le
droit de manifestation et de cortège, la liberté d’expression et
oblige l’État à les respecter et à les protéger. « La
république de Guinée est partie à la Charte africaine de la
démocratie, des élections et de la Gouvernance qui consacre le
principe de l’alternance démocratique. L’État guinéen doit s’y
soumettre _» a ainsi déclaré Alice MOGWE, Présidente de la FIDH.

 

Aladji 669050569

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