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Kenya : Au moins 5 morts dans l’attaque d’un complexe hôtelier de Nairobi

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L’attaque, toujours en cours mardi après-midi, a été revendiquée par le groupe islamiste somalien des Chabab.

Les islamistes radicaux somaliens Chabab ont revendiqué l’attaque toujours en cours, mardi 15 janvier, dans un complexe d’un quartier huppé de Nairobi, au Kenya, regroupant un hôtel et des bureaux, a rapporté le centre américain de surveillance des sites internet djihadistes Site. Le groupe, affilié à Al-Qaida, affirme dans un court message posté par son agence de communication, Shahada, être responsable de cette attaque. Le modus operandi ressemble à celui qu’ils utilisent fréquemment à Mogadiscio : une bombe explose et, dans la foulée, un commando pénètre dans l’établissement visé.

L’explosion s’est produite vers 15 h 30 (12 h 30 GMT) dans ce complexe appelé DusitD2 et situé dans un quartier verdoyant de la capitale kényane mêlant habitations et immeubles de bureaux. Des logements universitaires se trouvent également à proximité. La détonation a été entendue depuis le bureau de l’AFP de Nairobi, à plus de 5 km des lieux. Peu après le début de l’attaque, un garde d’une compagnie de sécurité privée travaillant sur place avait affirmé à l’AFP avoir vu « quatre bandits » à bord d’un véhicule, en sortir et poursuivre leur chemin à pied. Plusieurs voitures étaient en feu, dégageant d’épaisses fumées noires.

Une femme travaillant dans un immeuble voisin a dit avoir entendu des coups de feu. « Puis j’ai vu des gens partir en courant les mains en l’air, certains sont entrés dans une banque pour se cacher », a-t-elle affirmé à Reuters. « Il y a eu une bombe et il y a beaucoup d’échange de tirs », a murmuré un homme travaillant sur place et contacté au téléphone par l’AFP. A 16 h 15 (13 h 15 GMT), des tirs nourris étaient toujours audibles par les journalistes de l’AFP sur les lieux. Contacté au téléphone, Simon Crump, qui travaille dans le complexe, a indiqué que de nombreux employés s’étaient barricadés dans leurs bureaux. « Nous n’avons aucune idée de ce qui se passe. Les tirs viennent de plusieurs directions à la fois », a-t-il décrit, ajoutant que tout le monde était terrifié.

La brigade anti-terroriste était sur place, venue à bord d’un véhicule blindé, a constaté une journaliste de l’AFP. Une équipe de déminage a par ailleurs fait exploser le véhicule à bord duquel le commando est arrivé sur place, selon la même source. Un nombre important de services de sécurité et de secours étaient sur place. Les pompiers ont ainsi éteint plusieurs véhicules qui avaient pris feu dans le complexe, sans qu’on connaisse l’origine du sinistre. Des équipes de la Croix-Rouge prenaient en charge des personnes choquées et d’autres très légèrement blessées, vraisemblablement dans leur fuite. Au moins cinq personnes ont été tuées, selon un bilan obtenu par l’AFP.

Opérations de guérilla et attentats-suicides

Le Kenya a déjà été la cible d’attentats djihadistes de grande ampleur. Le 7 août 1998, un attentat, revendiqué par Al-Qaida, contre l’ambassade américaine à Nairobi avait fait 213 morts et 5 000 blessés. Depuis l’entrée en octobre 2011 de l’armée kényane en Somalie pour combattre les Chabab, le pays a été durement touché. Le 21 septembre 2013, un commando islamiste avait pris d’assaut le centre commercial Westgate, à Nairobi, avant d’être éliminé après 80 heures de siège, faisant 67 morts. Le 2 avril 2015, un commando avait abattu 148 personnes dans l’université de Garissa (est), pour la plupart des étudiants.

Chassés de Mogadiscio en 2011, les Chabab ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales en Somalie, d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils. Ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20 000 hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), à laquelle le Kenya contribue.

Cette attaque intervient trois ans jours pour jour après celle de la base kényane de l’Amisom d’El Adde, dans le sud de la Somalie. Les Chabab, vidéo à l’appui, avaient revendiqué avoir tué près de 200 militaires kényans. Lundi, un tribunal kényan a par ailleurs ordonné que trois suspects de complicité avec les auteurs de l’attaque du Westgate soient prochainement jugés, près de cinq ans après les faits.

Source: AFP et Reuters

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