[dropcap]P[/dropcap]lusieurs centaines de jeunes de la ville Kankan, située au nord-est de la Guinée, ont organisé ce mercredi 8 août, une marche de protestation suite à l’évasion, dans la nuit de mardi à mercredi, de trois redoutables bandits et leurs codétenus de la prison centrale, située dans le quartier Sogbè, a constaté Conakryinfos.
Il s’agit de Mohamed Traoré alias Sogbè Mady, Youssouf Sidibé et Habib Dioubaté, arrêtés le mois de juillet dernier à Kankan, après une opération avortée à Siguiri qui avait fait deux blessés graves selon la police.
Pour l’heure, aucune explication n’est fournie par les autorités sur les raisons et les conditions d’évasion de tous les détenus de la prison centrale de Kankan.
Cette nouvelle a provoqué l’ire des habitants de la ville qui sont descendus dans la rue ce matin pour exprimer leur colère contre les autorités administratives qu’ils accusent d’être à la base de l’évasion de tous les détenus.
Les mouvements de protestation qui ont débuté au centre-ville se sont poursuivis jusqu’au bloc administratif, où des accrochages ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les jeunes manifestants.
‘’On nous disait en ville que c’est le chef du gang qui s’est évadé. Lorsqu’on s’est réunis pour venir à la prison centrale pour brûler vif le reste des détenus, nous n’avons vu qu’une prison vide, détenus et gardes étaient invisibles. C’est qui nous étonne de plus’’, a expliqué un jeune manifestant en provenance du quartier Tombo.
Face à l’ampleur que prenait le mouvement de protestation, les forces de l’ordre composées de policiers, de gendarmes et de militaires, ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Cet incident entre manifestent et forces de l’ordre a fortement perturbé la circulation dans la plupart des quartiers de la ville, où les habitants sont très remontés contre les autorités administratives et judiciaires qu’ils accusent d’être en connivence avec les malfrats qui ont réussi à s’évader de la prison centrale de façon spectaculaire, sans qu’ils ne soient empêchés par les gardes.
Après cette évasion spectaculaire, les habitants se demandent comment cette situation s’est produite en présence de gardes pénitenciers qui assurent la surveillance des détenus.
En attendant la réaction des autorités administratives qui restent pour le moment invisibles dans la ville, la tension reste très vive à Kankan, où cette évasion des prisonniers relance le débat sur la recrudescence de l’insécurité dans cette ville qui est la 3e région militaire du pays.
Mamoudou Fatoumata Kéita
Correspondant de Conakryinfos à Kankan
Tel : 666 98 62 17