Arrêté lors des manifestations le 5 août 2020 à Cosa avant d’être déféré à la maison centrale, Mamadou Oury Barry, militant de l’UFDG, est décédé samedi à la maison centrale de Conakry.
Sa mère Kadiatou Tounkara raconte les circonstances dans lesquelles son fils a été arrêté et nous confie les derniers moments qui ont précédé sa mort.
« Je n’étais pas là. Je vivais à Labé. Quand je suis revenue, ils m’ont informé qu’il a été par le PA (Point d’appui) installé dans le quartier et ils l’ont amené dans une police centrale vers Petit Simbaya. Quand mon petit frère s’est rendu là-bas, ils lui ont dit que mon fils a été interpellé dans une manifestation où il a lancé des cailloux sur les policiers. Après deux jours dans lesquels on a tout fait pour qu’il soit libéré, ils l’ont quand même déféré à la sûreté. Tous les jours, je lui rendais visite même si parfois ils nous disaient qu’il n’y a pas de visite. Parfois, je suis contraint de payer 30 000 pour avoir le droit de visite. Ce jeudi, il m’a appelé pour me dire qu’il a mal au ventre. Je suis donc allée acheter des médicaments, mais ils m’ont dit que je ne peux pas entrer avec ça, car ils ont un centre de santé à l’intérieur de la prison. Après ce jour, je n’ai plus eu la possibilité de le revoir. C’est le samedi qu’ils m’ont appelé pour m’informer qu’il est décédé en prison », a-t-elle raconté avec une voix cassée et affaiblie par la tristesse d’avoir perdue son unique fils.
Bien vrai qu’elle soit attristée par la perte de son fils, Kadiatou Tounkara demande à ce qu’on lui restitue le corps de son fils.
« C’est mon unique fils. Il était chauffeur et il n’avait que 20 ans. Je leur demande de nous restituer son corps pour l’enterrer (…) », a-t-elle lancé aux autorités.
Ali Mohamed Nasterlin