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Idriss Chérif, un ex-ministre de Dadis s’annonce: « Les ainés doivent nous laisser la place en 2020 »

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idriss-cherif-cndd[dropcap]L[/dropcap]e président du Front patriotique de Guinée (FPG) séjourne depuis plusieurs mois en Côte d’Ivoire. En dépit de son éloignement de son pays, Idriss Chérif suit l’évolution de l’actualité politique de son pays. Cet ancien ministre de la Communication du capitaine Moussa Dadis Camara la décrypte entre ces lignes, dans une interview exclusive qu’il a accordée à la rédaction de votre quotidien électronique Conakryinfos.com.

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Vous avez certainement eu vent de la démission à la tête des Forces patriotiques pour la démocratie et le développement de l’ancien chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara. Sous quel angle voyez-vous cela ?

Idriss Chérif : D’abord, je tiens à vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez depuis Abidjan pour m’exprimer dans les colonnes de votre médium. Mais je tiens aussi à vous dire que c’est tout à fait normal. C’est une logique sociale normale, cette décision du président Dadis. Quand on est leader d’un parti politique, il faut d’abord faire vivre ce parti. Et ce parti doit respecter les idées de celui qui l’incarne. Donc, celui qui s’en prend à un parti politique, s’en prend à celui qui l’incarne. Et toute action que le parti FPDD va poser sur le sol guinéen, le président Dadis doit y répondre. Donc, c’est tout à fait normal qu’il ait pris cette décision. Il n’a pas pu faire son entrée à Conakry au moment où il devait rentrer. Aujourd’hui, il a fait une prise de conscience normale. Il dit qu’il est libre d’accepter les FPDD ou de les refuser. Donc, il a ses raisons. Dadis, pour moi, est un ami. C’est un frère que je fréquente régulièrement, mais aussi nous communiquons très souvent au téléphone. Donc moi, la décision ne me surprend guère. Je m’attendais plus ou moins à cela. Et je pense que c’est une décision personnelle qu’il a eu à prendre, en quittant les rênes des FPDD. Il n’est pas sur le territoire guinéen. Je ne vois pas en quoi le parti pourrait le servir. Aujourd’hui, il a quitté le pouvoir. Et il vient également de quitter les rênes des FPDD. C’est une bonne marche. Il pourra véritablement élaborer désormais ses contacts avec qui il voudra ; que ça soit avec les autorités actuellement au pouvoir avec le président Alpha Condé, que ça soit avec les membres de l’opposition. On ne doit pas chercher à savoir pourquoi il a quitté les FPDD. C’est une décision qu’il a eu à prendre. Il m’en a parlé personnellement. Et je lui ai dit : « Monsieur le président, c’est votre décision. Si c’est comme ça vous voyez, c’est bien ». Alors, il faudrait que chacun de nous arrive à respecter cette décision.

Vous avez pris part à la dernière présidentielle en 2015, même si c’était en alliance avec le candidat de l’UFR, Sidya Touré. Mais depuis sa nomination au poste de Haut représentant du chef de l’Etat, on ne vous a pas entendu. Quels sont vos rapports aujourd’hui avec cet ancien Premier ministre ?

Sidya Touré est un grand frère, un ami. Je communique régulièrement avec lui au téléphone. Encore à votre micro, au lendemain seulement de la présidentielle de 2015,  j’ai été le premier à dire que s’il y a une main tendue du président de la République, je demanderai à chacun d’accepter cette main tendue, si celle-ci est franche. Parce que c’est un  pays qui était sous perfusion. Et si chacun de nous peut apporter sa part de contribution pour aider la Guinée à sortir de ce marasme, c’est tout à fait normal que Sidya puisse aider le président Alpha Condé à rehausser l’économie de notre mère commune qui est la Guinée. Et si cette mère est malade, il faudrait que tous les fils puissent être là pour la sauver. Aujourd’hui, j’ai gardé mes bons rapports de fraternité avec Sidya. Nous échangeons souvent les idées sur plusieurs choses. Et tout se passe bien. Je suis leader d’un parti politique tout comme il est leader d’un autre parti politique. Nous avons eu une alliance politique qui était valable pour un an. C’était pour la présidentielle de 2015. Voilà donc ce que je pourrai vous répondre sur mes rapports avec le président Sidya Touré.

Les acteurs politiques guinéens sortent d’un dialogue que vous avez suivi sûrement, notamment à travers les médias. Quelle lecture en faites-vous ?

J’ai toujours demandé à ce que les acteurs de la vie politique guinéenne acceptent de dialoguer. Et ça a été mon langage depuis au temps du CNDD. Parce que si nous ne nous asseyons pas autour d’une table afin que nous puissions discuter, comment voulez-vous qu’on puisse s’entendre sur certaines bases ? Si nous mettons toujours les marches en avant, nous mettons toujours des positions radicales devant, et que le pouvoir échoue quelque part, alors que le policier est aussi en train de mâter quelque part, la véritable solution ne sera pas trouvée. Asseyons-nous et discutons. Donc, les Guinéens se sont assis. Ils ont discuté. Ils ont trouvé des voies et moyens pour pouvoir aplanir les divergences et aller sur des bases qui pourront nous emmener à une Guinée unie. Et que le jeu démocratique soit défini dans sa clarté. Je pense que c’est ce que les acteurs ont eu à faire. Donc, je tire le chapeau des deux côtés, à la mouvance présidentielle et à l’opposition. C’était la solution qu’il fallait. Maintenant, on attend son application. Parce qu’il ne faudrait pas que ça soit une discussion stérile. Il faudrait qu’elle soit suivie d’actions pratiques. Et que les différentes résolutions qui ont été définies au cours de cet entretien puissent être véritablement mises en pratique, afin qu’on puisse trouver la paix. Ensuite, 2020 c’est bientôt. Qu’on puisse préparer la présidentielle. Parce que c’est maintenant qu’il faut faire des réformes. Il ne faudrait pas attendre la dernière minute pour engager ces réformes-là. Ceux qui sont aux affaires aujourd’hui devront céder la place aux jeunes qui viendront demain. Parce que la Guinée a formé des jeunes valables et talentueux. C’est ce qu’il faut, mettre au devant l’intérêt de tous les Guinéens avant de penser aux intérêts personnels. Le moment est donc venu. Les jeunes doivent se donner et prendre à bras-le-corps leur destin. Il nous faut une nouvelle vision, une nouvelle Guinée et une jeunesse face au défi de l’avenir. Voilà ce que je voulais dire dans ce sens-là, afin qu’il y ait une meilleure entente entre mouvance présidentielle et opposition. Il faut penser à cette jeunesse pleine d’énergie, pleine de talent, avec des personnes qui ont fait de hautes études dans de grandes écoles et qui une expérience politique majeure. Véritablement, il est intéressant que nos papas, nos ainés essaient de nous laisser la place en 2020, pour qu’on puisse apporter un sang nouveau à la Guinée.

Les élections communales sont programmées pour février 2017. A ces échéances, est-ce qu’on peut s’attendre à la participation du Front patriotique guinéen que vous dirigez ?

Absolument ! Aux élections municipales, le Front patriotique présentera des candidats. Nous sommes un parti politique. Et un parti politique doit affronter les élections. Il n’est pas seulement appelé à accompagner les autres. Mais c’est d’être sur le terrain et montrer aussi sa force. Et la force qu’on doit montrer, ce n’est pas celle de la rue, mais la force de démonstration au niveau des élections. Les mots et les hommes doivent prévaloir. Et les idées doivent s’harmoniser. Nous sommes en train quand même de nous préparer pour participer à ces consultations. En 2015, nous étions déjà candidats. On a fait l’alliance avec l’UFR pour accompagner le président Sidya Touré. Et on rentre maintenant dans les municipales, je pense que s’il y a des arrangements politiques, on le fera. Je sais que le FPG sera candidat à ces élections. Et nous allons présenter des candidats dans plusieurs circonscriptions électorales du pays.

Réalisée par Mady Bangoura

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