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Faya Millimono : « Il ne reste plus qu’à montrer la porte de sortie à Alpha Condé »

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[dropcap]L[/dropcap]e leader du Bloc libéral (BL) Faya Millimono est rentré dimanche soir 18 mai à Conakry après une tournée qui l’a successivement conduit aux États-Unis, au Canada, en France et en Belgique. A sa descente de l’avion, comme il fallait s’y attendre, c’est un Faya tranchant dans ses propos qui a abordé l’actualité sans langue de bois en égratignant le régime du président Alpha Condé.

Faya Millimono, président du BL.
Faya Millimono, président du BL.

« Tout ce qu’on disait au peuple de Guinée il y a quelques mois s’est avéré vrai. Lorsqu’on a adopté le budget 2014, nous avons appelé ce budget une conspiration contre le peuple de Guinée. Alpha Condé a préféré se donner 2 milliards de GNF par jour au lieu de donner suffisamment d’argent à la sa santé pour qu’en cas de problème, les citoyens guinéens puissent être sauvés. Ebola est passé par là, la méningite est là en train de tuer les Guinéens et il y a aussi de la déstabilisation que nous constatons. A Mamou, il y a des problèmes au moment où nous parlons, sans oublier tout ce qui s’est passé à Yomou », a-t-il rappelé dans un ton qui est propre.

Et d’ajouter : « Nous avons déploré et nous allons continuer à envoyer des messages forts en direction de la population guinéenne pour dire qu’Alpha Condé a échoué et il ne reste plus qu’à lui montrer la porte de sortie ».

Revenant sur sa tournée, il a indiqué que son parti est une formation politique jeune en construction qui a besoin d’aller à la rencontre de ses militants et sympathisants chaque fois que l’opportunité de sortir se présente.

« Nous avons été au Canada où nous avons trouvé là-bas des anciens amis; il y a de l’engouement du côté des États-Unis, du Canada ou de la Belgique.
C’était ça la première mission. L’autre mission, c’était aussi de connecter le BL avec le monde international. Nous sommes un parti qui a l’ambition de vouloir diriger ce pays dans les années qui vont suivre et il faut que nous ayons la connexion avec les grands leaders de ce monde. Donc, de temps en temps, il faut que nous sortions pour que nous prenions des contacts qui peuvent nous apporter à court ou long terme », a indiqué M. Millimono.

Le président du BL pense qu’il faut aller au-delà des lettres qu’on écrit au gouvernement.

« Je crois qu’on ne peut pas se limiter seulement à une lettre. Écoutez, nous sommes des partis politiques. Nous ne sommes pas des subordonnés au gouvernement. C’est des subordonnés au gouvernement qui écrivent au gouvernement et attend la réponse de ce gouvernement. Nous sommes en train de conquérir le même fauteuil dans lequel est assis le Pr. Alpha Condé. Ce qui est de notre droit, nous devons l’exercer. Si nous voyons que les choses qu’ils doivent faire ne sont pas faites, nous devons exercer nos droits constitutionnels. Et c’est ce que nous allons continuer à faire », a-t-il dit.

Abordant la question des élections communales et communautaires et de la CENI, le président du BL ne mâche pas ses mots.

« Nous sommes un pays pauvre. Alpha Condé mange lui seul déjà une bonne partie du budget guinéen et passe le temps à se promener à travers le monde. Pour que la Guinée organise une élection municipale, ça nous demande des mois de « mandjaladi » (mendicité NDLR).
C’est pourquoi, nous avons dit que ce n’était pas dans l’intérêt du BL, c’était dans l’intérêt du peuple de Guinée que toutes les élections soient combinées en 2015. Mais on a renforcé la position du Pr alpha Condé et je crois que c’est maintenant que nous devons commencer à travailler pour lui montrer la porte de sortie. La CENI a toujours été incompétente. c’est pourquoi il faut la balayer. Aujourd’hui, nous avons besoin d’avoir une CENI technique. Le consensus doit se dégager par rapport à cela. Si la CENI se dit incompétente par rapport à la question de l’opérateur, ça veut dire que nous avons affaires à des gens qui ne doivent pas continuer à émarger au budget de l’Etat », a martelé le président du BL.

Et de conclure : « Nous devons arrêter la corruption que nous connaissons, nous devons arrêter la gabegie et le clientélisme que nous connaissons aujourd’hui dans notre administration. Sans compter qu’Alpha Condé a envoyé aujourd’hui à l’intérieur du pays des gens pour déstabiliser le pays. Ce qui se passe à Mamou n’est pas étonnant. Ce qui s’y passe là-bas aujourd’hui est la conséquence de quelque chose qu’on a préparée depuis 2 ans. Le gouvernement a financé des associations dite de « Mandén Djallons » pour allumer la haine entre les communautés. C’est la conséquence de ce que nous vivons à Mamou et nous savons ce qui se passe aussi en région forestière. Tout cela se fait sans justice ni enquête. Nous sommes là pour rappeler au Pr Alpha Condé qu’être président, c’est faire en sorte qu’il y ait la paix dans notre pays ».

Mohamed Sylla
Conakryinfos.com

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