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Faya Millimono : « Il faut que nous fassions très attention par rapport à ce qui est en train de se développer »

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Le Président de la transition a promulgué vendredi 8 décembre 2023 la loi L0019 portant sur l’identification des personnes physiques en République de Guinée.
Pour la première fois, la Guinée s’est dotée d’une loi qui donne un régime juridique propre à l’identification des personnes physiques.

Au-delà de fixer les règles garantissant la sécurité juridique aux citoyens, la protection de leurs données personnelles.

Comment réagissez-vous par rapport à la promulgation de la loi sur le recensement administratif à vocation d’État civil par le Président Mamady Doumbouya ?

Faya Millimono : Ce vraiment important dans la démarche entreprise pour le retour à l’ordre constitutionnel. On savait tous que depuis des décennies qu’on parle de biométries dans notre pays, la collecte des informations et l’utilisation des données n’était pas encadrée par la loi. Maintenant que nous avons pu nous doter des textes qui puissent encadrer la prise de données de chacun des Guinéens, leur stockage, leur gestion, que cela soit encadré par la loi. C’est quelque chose de très positif. Il s’agit maintenant sur la base de cette loi complémentaire de prendre les dispositions nécessaires pour le démarrage du recensement administratif à vocation d’état civil. Puisque c’est de cette base de données que sera extrait le fichier électoral qui permettra l’organisation des élections.

Est-ce que vous avez toujours espoir que les deux ans seront respectés à moins d’une année?

Faya Millimono : Notre point de vue par rapport à la question du délai est toujours le même. Il faut bien se souvenir que lorsque le CNRD est arrivé et que nous avons commencé à nous concerter, tout le monde a voulu que cette fois qu’on ne se prête pas à la précipitation qui peut nous ramener à la case départ. Qu’on fasse toutes les réflexions nécessaires et qu’on implante des institutions qui peuvent défier le temps.

Lorsque la CEDEAO est venue avec la solution magique de 2 ans, les Guinéens à travers les acteurs politiques et sociaux étaient sur le point d’attendre sur 3 ans cette période transitoire. Alors la CEDEAO est venue, le CNRD s’est prêté au jeu, le gouvernement s’est prêté au jeu, on a adopté les deux ans.

Alors, puisqu’ils ont appelé eux-mêmes parce que ce n’est pas un accord qui engage et les acteurs politiques et les acteurs sociaux de la Guinée. Ça engage le CNRD, ça engage le gouvernement guinéen.

Puisqu’ils ont appelé leur accord, un accord dynamique, ce qui est important pour ce qui nous concerne, c’est que cette fois si nous réussissons à établir un véritable contrat social qui va être respecté et qui va définir le temps.

Plusieurs médias locaux sont victimes de censure, quelle analyse faites vous de cette situation qui commence à faire du bruit et à impacter le travail des journalistes sur le terrain ?

Faya Millimono: Ce sera un recul que l’on s’engage dans la censure, ce qui est en train de se passer n’est pas bien compris par nous autres qui sommes les consommateurs des informations que vous produisez.

Il y a encore quelques jours, nous avons suivi les menaces des associations de presse. Mais personne ne s’était douter que la HAC était l’organe qui avait écrit pour le retrait de Djomah et l’évasion du bouquet du Canal.

Nous sommes tous unanimes à reconnaître que la HAC est une structure fiable. Tout le monde apprécie le combat du Président de la HAC pour la liberté de la presse dans notre pays. Admettre nespa que c’est lui qui a écrit la lettre pour demander s’il n’y avait pas une autre raison que nous autres profanes nous ignorons. Je crois qu’il ne se serait pas permis ce genre de chose. Puisque l’on évoque toujours l’argument de sécurité nationale, c’est vers vous que nous allons d’abord aller pour qu’en collaboration avec la HAC, avec le CNRD, qu’il soit indiqué clairement quel est le problème de sécurité nationale qui justifie que le président de la HAC ait écrit cette lettre.

Donc, nous sommes d’abord à l’étape de la compréhension, maintenant, nous aventurerons notre point de vue lorsque nous allons comprendre effectivement qu’il s’agit de façon délibérée.

Ces dernières semaines, nous voyons une résurgence des manifestations. Quelle est votre analyse ?

Faya Millimono: Il faut que nous fassions très attention par rapport à ce qui est en train de se développer comme vous le dites. Parce que chacun de nous est victime de ça.

Nous sommes tous dans la même situation : manque d’eau et manque d’électricité. Je crois que chacun de nous a besoin de se référer par rapport à tous les problèmes que nous traversons dans notre pour nous permettre de travailler ensemble pour trouver les solutions.

Mais si chacun veut se faire justice en s’attaquant aux autres, on va créer une situation invivable pour tout le monde et c’est ce qui n’est pas souhaitable. C’est très déplorable de voir ce que nous sommes en train de vivre actuellement dans notre pays.

Moi-même, j’ai été plusieurs fois pourchassé par les gens par ci par là. J’évite seulement que mon bien que j’ai laborieusement gagné soit détruit. Ça ne ressemble pas à un pays normal dans lequel on souhaiterait vivre.

Par rapport aux cas de tueries lors de ces manifestations en une semaine, nous avons compté plus de 5 jeunes tués ?

Faya Millimono: C’est toujours condamnable qu’un Guinéen ait à perdre la vie dans une situation quelconque, mais il faut aussi que tous ensemble, on essaye de sensibiliser la population, mais aussi interdire à l’armée de tuer des manifestants.

Lorsque vous êtes une autorité, vous apprenez que les citoyens qui circulent sur une route sont pris en partie. Vous êtes censés venir me protéger. Si vous êtes accueillis par des jets de cailloux et autres, ce sont des situations qui deviennent conflictuelles et qui peuvent entraîner des dérapages que l’on ne souhaite pas. Et à chaque fois qu’un Guinéen perd la vie, c’est la Guinée qui perd et c’est condamnable. Mais la résolution de ce problème demande la participation de tous et chacun pour qu’une sensibilisation évite à certains de nous d’être les victimes quotidiennes.

Interview réalisée par Mamadou Samba Barry

Décryptage Adama Sira Bah

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