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Elie Kamano : « La CEDEAO doit laisser les Guinéens gérer le cas Alpha Condé, car il est bien traité plus qu’avant. »

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Le président du Parti guinéen pour la solidarité et la démocratie (PGSD), Elie Kamano a accordé mercredi, un entretien à Conakry Infos, où il s’est prononcé sur les sanctions de la CEDEAO contre la Guinée, sa demande d’organiser les élections libres et transparentes dans six mois, ainsi que la libération du président déchu, Alpha Condé.

Conakry Infos : Comment analysez-vous les sanctions prises par la CEDEAO contre la junte au pouvoir en Guinée ?

Elie Kamano : Je l’ai dit dans certaines de mes vidéos que j’ai publiées. Lorsqu’il y a des coups d’États constitutionnels, la CEDEAO cautionne, mais quand il y a les coups d’États militaires, d’intégrité et de patriotisme pour sauver les populations qui sont au bout du gouffre comme le cas de la Guinée et le Mali, la CEDEAO se précipite pour prendre des sanctions. Quand elle s’agite contre ces pays, contre les militaires, moi ça me fait tout simplement rire. Parce qu’en réalité, l’Afrique a d’autres problèmes majeurs qui ne sont pas de dire aux dirigeants d’organiser les élections libres et transparentes en six mois. Tout le monde sait que dans un pays comme la Guinée, tout le monde sait le fichier qu’on a, il faut mettre en place la CENI. On a beaucoup de choses à revoir qu’on ne peut pas faire en 6 mois. Donc, ils n’ont qu’à nous laisser dans ce fleuve. On va d’abord complètement nettoyer et faire un toilettage des personnes qui ont mis ce pays à genou.

Quelle lecture faites-vous sur l’exigence de la CEDEAO pour la libération du Pr Alpha Condé ?

La CEDEAO est une organisation sous-régionale, un regroupement des États membres dont la charte est élaborée en fonction des réalités des pays membres. Ce n’est pas pour brimer, ou faire une ingérence politique qu’on a ratifié la CEDEAO. Ainsi, lorsqu’il y a un problème de justice, de bavure, ces questions doivent se gérer à l’interne. La CEDEAO ne peut pas s’ingérer de cette manière dans la situation sociopolitique d’un pays souverain jusqu’à un certain niveau. C’est pour dire que leur pouvoir a des limites. Donc, outrepasser ses limites, c’est toucher à la souveraineté du pays qui adhère à la CEDEAO.

Sur ce, je pense que pour le cas d’Alpha Condé, nous avons une justice et des textes de lois. Nous sommes un pays souverain, on va régler ça en Guinée. Tout le monde sait qu’il y a eu des bavures durant les 10 dernières années de pouvoir de Monsieur Alpha Condé. Mais nous sommes également tous conscients qu’il était entouré d’un groupe. Donc, nous sommes en train tout doucement de démanteler le système et de mettre les personnes en face de leurs forfaitures. La CEDEAO doit laisser les Guinéens gérer le cas Alpha Condé, il est bien traité plus qu’avant.

Qu’en pensez-vous de la formation du gouvernement de transition et de la mise à la retraite de certains fonctionnaires ?

Avec toutes ces nominations et toutes ces personnes qui vont à la retraite, cela prouve à suffisance que la Guinée a plusieurs cadres. C’est très normal de gérer comme ça. Dans ce cas, si nous tirons les leçons du passé, mettons en place les institutions fortes comme Raywlins l’a fait au Ghana afin que le président qui viendrait ne tente même pas de modifier quoi que ce soit. Avec ces nominations, je pense que tout ira bien. C’est pourquoi on ne peut pas organiser en 6 mois les élections sinon l’histoire va se répéter avec nous. Car, tout le monde sait comment ça s’est passé avec le CNDD.

Votre mot de fin ?

Je suis satisfait pour le moment de la façon dont les choses sont en train de se passer. Nous suivons l’évolution des choses à tout moment et à plein temps. Nous espérons qu’il n’y aura pas de dérapage et que la Guinée dans son ensemble soutienne cette transition.

Conakry Infos : Merci Monsieur le président du PGSD

Elie Kamano : c’est à moi de vous remercier.

 

Interview réalisée par Tamba Gaspard Kondiano

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