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Dialogue politique : voici les points d’achoppement

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[dropcap]A[/dropcap] travers une lettre du ministre de la justice Cheick Sako, le gouvernement a invité l’opposition à faire des propositions pour le choix d’un calendrier des discussions. Réunie mardi 26 mai en plénière, celle-ci a décidé de réagir dans 48 heures.

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Il faut déjà remarquer, que les opposants au régime du Président Alpha Condé soulignent les insuffisances. Ils parlent notamment d’un cadre de concertation proposé par le gouvernement qui n’aurait pas prévu le choix d’un facilitateur de la communauté internationale pour diriger les débats. Ils expriment par là leur volonté d’avoir une personnalité en qui ils auraient plus de confiance pour servir le facilitateur des pourparlers.

Mais en même temps ils reconnaissent qu’il leur a été demandé de faire des propositions par rapport à la forme et au contenu du dialogue. C’est justement à ce niveau que tout pourrait se décider. Il va falloir préciser les parties au dialogue. L’opposition dit avoir des problèmes avec le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante. Ses leaders semblent dire que la mouvance présidentielle n’a aucune revendication. Une analyse que le parti au pouvoir et ses alliés ont du mal à accepter, soutenant que le dialogue porte sur le processus électoral auquel ils prennent tous part.

Il faut ensuite noter le souhait qu’exprime la société civile de constituer elle aussi, une partie. Dansa Kourouma président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne parlait récemment ainsi « les accords du 3 juillet ont été signés alors que nous n’étions pas là et chacun veut qu’on intervienne. Nous ne sommes nullement engagés par ces accords » et de poursuivre «  les citoyens qui militent pour les partis politiques ne sont qu’une minorité de la population guinéenne, alors les autres citoyens ne militent pas. Les élections se tiennent pour eux et donc la société civile a son mot à dire ». Et la question que l’on peut se poser est de savoir qu’elle peut être la principale revendication d’une société civile, actuellement composée de plusieurs organisations ne partageant pas la vision ? Puisqu’au dialogue tout le monde ne viendrait pas parlé au nom de la société civile, qui des Présidents de la PECUD, de la CONASOC et du CNOSC pourrait porter la voix des autres ?

Dans le fond, il faut déjà voir les réclamations les plus connues. L’opposition demande l’inversion du chronogramme des élections fixé par la CENI. C’est plutôt un préalable jusqu’à demain mercredi. L’institution chargée d’organiser les élections en Guinée devrait l’annuler  avant toute discussion. On doit rappeler la réaction du chef de l’Etat à propos : «  il n’est pas question de revenir sur le calendrier fixé par la CENI ».

Et si cette revendication pour l’heure essentielle était satisfaite avant même les pourparlers réels, de quoi vont-ils parler ? Des conditions d’organisation des deux scrutins, le respect de la loi et des accords politiques. C’est bien de tous ces points que l’opposition parle depuis toujours. Les discussions devraient déboucher sur des conclusions consensuelles parfois en dehors du respect des textes de lois qui gouvernent le pays.

Le véritable problème qu’ils doivent chercher à résoudre est celui  lié au respect de la date des présidentielles au risque de se retrouver avec un président illégitime. La nécessité de remplacer les délégations spéciales par des élus du peuple choisis démocratiquement au terme des communales que l’on cherche toujours à organiser est pressante. Beaucoup milite alors pour un couplage des deux scrutins, s’accorderont-ils autour de ces points ? Le temps file et le processus est déjà en marche.

 

 

 

Jacques Lewa

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Conakryinfos.com

 

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