La police nationale a rendu, lundi 12 novembre, les derniers hommages au brigadier-chef Bakary Camara, tué par des manifestants lors d’une intervention de maintien d’ordre à Wanindara, dans la banlieue de Conakry.
Ces derniers hommages lui ont été rendus au cours d’un symposium organisé dans l’enceinte du ministère de la sécurité et de la protection civile à Coleah, dans Matam, l’une des cinq communes de Conakry.
La cérémonie solennelle a connu la présence du ministre de la défense nationale, Dr Mohamed Diané, accompagné par les ministres Alpha Ibrahima Keira de la sécurité et de la protection civile, Sanoussy Bantama Sow de la culture et des sports et du général Namory Traoré, chef d’état-major général des armées.
On y notait également la présence des officiers supérieurs de la police nationale, ainsi des amis, des connaissances et membres de la famille du défunt.
Dans les discours prononcés, tous ceux qui se sont relayés au micro ont salué le courage, l’abnégation et surtout la discipline qui ont caractérisé le brigadier-chef Bakary Camara.
Parmi les témoignages faits, celui du camarade de promotion du défunt, l’adjudant-chef, Ibrahima Sory Condé, a ému plus d’un.
« C’est avec une grande émotion que je prends la parole au nom de toutes les CMIS, et particulièrement au nom de la CMIS N°3 d’Enco 5 pour apporter notre témoignage suite à la disparition tragique de notre collègue, le brigadier-chef de Police Bakary Camara. Bakary, comme tous nos chers collègues installés depuis le 28 septembre 2009 dans les différentes CMIS, était un homme exemplaire, très social, discipliné, disponible. « Avec sa bravoure, il se faisait distinguer parmi nous, aux yeux de nos chefs ainsi qu’entre nous camarades. Il suffisait de lui poser votre cas social pour qu’il soit avec vous. Mais ainsi va la vie. Et comme le disent d’autres, les bonnes personnes ne vivent pas longtemps. Bakary nous laisse un vide. Oui, un très grand vide à toute la Police nationale, à sa direction générale, à la direction générale des CMIS, mais surtout à la CMIS N°3 d’Enco 5 où il servait », a-t-il rappelé.
« Dans sa mission régalienne, comme pour protéger sa propre famille, Bakary Camara avait pris le téléphone et appelé son grand frère pour lui dire que la route de Wanindara est impraticable. Comme pour mettre sa famille à l’abri. Hélas ! C’est lui qui est tombé suite à ces violences. Bakary, gros travailleur de par sa bravoure, nous quitte en laissant un grand vide. Nous nous abstenons par croyance en Allah et pour la garantie de la loi, parce que nous sommes les garants de la loi. Repose en paix, cher compagnon. C’est l’âme qui est partie. Mais rassure-toi que tu es toujours parmi nous (…) », a indiqué sous l’effet de l’émotion, l’adjudant Ibrahima Sory Condé.
Agé de 39 ans, le brigadier-chef Bakary Camara, ancien agent à la CMIS d’Enco 5, tire sa révérence en laissant derrière lui, une veuve et deux enfants.
Il sera inhumé ce mardi 13 novembre à Wourékaba, son village natal, dans la préfecture de Mamou.
Boubacar Sidy Bah