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Décès d’Elhadj Djibril Kouyaté : Le journaliste Amadou Diouldé Diallo se souvient de son premier maître d’école

Le journaliste Amadou Diouldé Diallo vient de rendre un hommage appuyé à l’ancien député et enseignant à la retraite, Elhadj Djibril Kouyaté, décédé dans la nuit de samedi à dimanche des suites d’asphyxie provoquée par un incendie survenu dans sa maison à la Minière à Conakry.

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Le courant électrique a emporté la nuit dernière à la Minière mon premier maître à l’école primaire de Kindia 2, Monsieur Djibril Kouyaté.

Il était dans un profond sommeil dans la profondeur de la nuit lorsqu’un court-circuit plongea sa maison dans une fumée épaisse qui l’asphyxia. Malgré l’intervention rapide des voisins pour sauver mon maître, il en mourut.

J’ai fait partie de ses premiers élèves en 1963 à Kindia 2. Victime d’un accident de circulation entre Télimélé et Kindia, sauvé de justesse d’une amputation du bras gauche par le Dr. Alpha Oumar Barry le médecin chef d’alors de l’hôpital de Kindia.

Je rentrai à l’école avec un lourd plâtre. Gaucher à nul autre pareil, j’ai dû me résoudre à m’exercer avec ce lourd fardeau qui entaillait mon ventre aussi, histoire de renforcer le bois sur lequel reposait le bras fracturé.  Ce qui n’était pas du goût de monsieur Djibril Kouyaté qui m’administra des coups avant de se résoudre à me laisser avec ma main gauche, puisque je ne pouvais pas du tout faire usage de ma main droite.

Suite aux affectations de mon père garde républicain, je fis le 2ème semestre de la première année à Bangouya (une sous-préfecture sur la route de Télimélé), la 2ème année et le premier semestre de la 3e année de nouveau à Kindia.

Le 2e semestre de la 3ème, la 4ème et la 5ème année à Sougueta avant de revenir à Kindia juste les trois premiers mois de la 6ème année, le reste de l’année scolaire et le CEP à Dalaba où mon père venait d’être affecté en décembre 1968.

Et c’est justement là que je revis mon maître monsieur Djibril Kouyaté à la faveur de la semaine artistique sportive et culturelle de Dalaba. Il était maintenant instituteur à Bodié et était le défenseur central et capitaine de l’équipe de cet arrondissement de Dalaba.

Tout petit mêlé au public, je reconnus mon maître et accourut vers lui à la fin du match. Je lui rappelai que j’étais son élève qui portait le plâtre à l’école primaire de Kindia 2 et que je suis à Dalaba avec mon père qui venait d’y être affecté.

Malgré l’ébauche d’énergie du match, il me porta dans ses bras avec le beau sourire qui ne l’a jamais quitté.

Arrivé à la maison, je racontai la scène à mon père qui se déplaça avec moi pour apporter à manger à mon maître au logis de la délégation de Bodié. Pendant leur entretien, mon père se présenta à mon maître Djibril Kouyaté en beau-fils aussi du fait que ma grand-mère maternelle s’appelle Aye Djely Kouyaté du village de Megnega dans le Koba Bowé à Télimélé.

Parfum de l’histoire, c’est sur ce terrain de Dalaba qu’un autre fils de Kindia, le journaliste et ambassadeur, Abdoulaye Sylla ‘’Tout petit » découvrit et envoya à la « Voix de la Révolution’’, l’honorable Kabiné Kouyaté, le frère cadet de mon maitre Djibril Kouyaté.

C’est à la polytechnique de Conakry que je vais faire la connaissance de la sœur cadette de mon maître ; Daliba Kouyaté qui habitait non loin de là chez un autre grand frère Bozick Kouyaté. La sœur Daliba m’entoura de tous les soins allant jusqu’à m’offrir des habits, heureuse et fière de retrouver dans la même option de Langues Littérature à la faculté des sciences sociales, un des premiers élèves de son grand frère « nta Djibi » qu’elle adorait.

C’est encore grâce à cela qu’une fois devenu journaliste sportif et arrivé à la « Voix de la Révolution  » en même temps que Daliba Kouyaté, celle-ci me présenta à son frère Kabinè Kouyaté qui était le chef service du service des sports. C’est lui qui me confectionna mon premier passeport et me fis voyager pour la première fois comme envoyé spécial de la RTG pour couvrir un tournoi de la zone 2 à Dakar avec Fassiri Camara du journal Horoya.

J’allais bénéficier de la même attention avec Fodé Bouya Fofana, nouveau chef du service des sports qui avait épousé Daliba Kouyaté.  Mon maître Djibril avait hérité de son père Elhadj Balla Dian Kouyaté, transporteur et membre fondateur du PDG-RDA, ce dynamisme et ce talent de rassembleur.

De son statut de membre du comité régional de la JRDA de Kindia, il avait été élu au comité national de la JRDA avec les généraux « Mouk » de Téliméle, Minkael Souaré de mali Yembering, Thierno Saidou Dieng (mon professeur de français au collège de Gaoual dirigé par madame Koumba Diakité.

C’est très dur de perdre son premier maître, car il est comme la mère à qui vous devez tout.

Repose en paix maître.

Amen !

 

Amadou Diouldé Diallo

Journaliste-Historien

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