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Conduite de la transition : le MAOG dresse un tableau sombre sur la gestion du colonel Doumbouya

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Ce mardi 14 novembre 2023, la Maison des associations de Guinée (MAOG) était devant les hommes de médias pour donner sa position sur la conduite de la transition guinéenne par le CNRD. Cette rencontre à eu lieu au siège du MAOG à Yimbaya dans la commune de Matoto.

Dans une déclaration lue par le coordinateur du MAOG,  Alpha Bayo déplore depuis la prise du pouvoir par le CNRD, le non respect de certains engagements pris par les nouvelles autorités guinéenne : « En toute responsabilité, après deux ans de gestion de la chose publique et du déroulement du chronogramme de la transition, la MAOG, constate avec regret le non-respect de certains engagements du CNRD. Nous avions estimé que le CNRD pourrait, à la fois, améliorer significativement les conditions de vie de nos compatriotes, la situation socioéconomique du pays et dans l’espoir que les dispositions allaient être prises pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel dans l’intérêt supérieur de la nation. C’est dans cette optique que la MAOG, dans son rôle traditionnel, de veille, d’alerte, de proposition et soucieuse de l’avenir de la Guinée, s’interroge sur la direction réelle de cette transition », a déclaré Alpha Bayo

Le coordinateur national du MAOG a en outre peint en noir la conduite par laquelle la transition est en train d’être menée, à savoir : « La lenteur et la faible communication sur le retour à l’ordre constitutionnel. Pour illustration, le Président de la Transition, le Colonel Mamady DOUMBOUYA n’en a fait aucune mention lors de son passage à la tribune des Nations Unies et à l’occasion de son discours du 65eme anniversaire de l’accession de la Guinée à l’indépendance ; La probable prolongation/glissement du chronogramme de la transition ; Le retard dans la réalisation du PN-RAVEC et surtout le refus de nomination d’un coordinateur de ce programme ; Le retard dans la mobilisation des ressources internes et externes pour le financement des activités du chronogramme de la transition ;La non mise en œuvre de certaines recommandations issues du cadre de dialogue inclusif inter guinéen ;La restriction répétée des libertés individuelles et collectives, le brouillage des ondes de certains médias, l’arrestation arbitraire des journalistes ; Le refus catégorique de déclaration des biens par les membres du CNRD et l’ensemble des membres du Gouvernement ;Le retard dans l’élaboration de la Nouvelle Constitution ; La non déclaration des résultats d’évaluation de performance des ministres; L’arrestation ou le kidnapping répété de certains acteurs sociopolitiques ; L’insécurité et les attaques à mains armées dans nos grandes villes notamment à Conakry, Dubréka, Kindia, Coyah, Mamou, Siguiri et Kankan occasionnant souvent les morts d’hommes et la destruction des biens ;   La non-participation de la CEDEAO du processus de mise en œuvre du Chronogramme de la Transition ; Des soupçons de détournement des fonds publics dans plusieurs départements, des EPA et sociétés publiques ; La non mise en place effective des délégations spéciales pour la gestion courante de nos communes, à rappeler que le mandat des maires étant expiré depuis février 2023 ; Les actes de torture, inhumains, dégradants et de vandalisme lors de la réplique des forces de défense et de sécurité contre les assaillants du 04 Novembre pourtant ces agissements sont sévèrement condamnés par les textes juridiques aussi bien nationaux qu’internationaux notamment les conventions des Nations Unies contre la torture, des traitements cruels, inhumains et dégradants », a-t-il  déploré ce mardi devant la presse

La MAOG soucieuse de la préservation de la quiétude sociale, de l’amélioration des conditions de vie des guinéens et consciente de quelques efforts du gouvernement de la transition notamment les assises nationales, l’ouverture du cadre de dialogue inclusif inter guinéen, le procès du massacre du 28 Septembre 2009, la réalisation de quelques infrastructures, recommande ce qui suit : « Respecter scrupuleusement la Charte de la Transition ; Respecter l’engagement de deux (2) ans de la durée transitoire comme conclu entre la CEDEAO et le CNRD (ce qui voudrait dire que la transition doit prendre fin le 31 décembre 2024) ; Organiser des audits sérieux dans tous les ministères, les EPA et sociétés publiques ; Ordonner l’interdiction de sortie aux ordonnateurs principaux des 34 DAF soupçonnés de malversations ;  Poursuivre la vulgarisation des 35 résolutions issues du cadre de dialogue inclusif ; Abandonner toutes les poursuites contre les journalistes et garantir l’exercice du métier ; Mettre en place un observatoire des élections permettant aux acteurs socio-politiques ou observateurs externes de veiller à la transparence, à la crédibilité et à l’inclusivité du processus électoral ; Nommer immédiatement un coordinateur du Programme National RAVEC pour accélérer l’établissement d’un fichier électoral ; Accélérer l’élaboration de la nouvelle constitution pour permettre au peuple souverain de Guinée d’examiner en profondeur le contenu proposé par le CNT afin d’en apprécier à travers le référendum constitutionnel ; Organiser des rencontres périodiques entre les acteurs du cadre de dialogue », a recommandé Alpha Bayo entre autres.

Enfin, le MAOG dit attirer l’attention des membres du CNRD et du gouvernement qu’en tant qu’organisation de la société civile, La MAOG observe avec vigilance toutes les actions posées et qu’au moment venu nous demanderons à la CRIEF d’engager des actions contre toutes les gestions douteuses, traduire, juger puis condamner les auteurs des malversations.

Mamadou Samba Barry

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