Colonel Amara Camara : « M. Kassi-Brou de la CEDEAO n’est pas la bonne personne pour donner des leçons à la Guinée. »
La junte au pouvoir en Guinée a animé jeudi dans un réceptif hôtelier de Conakry, une conférence de presse pour réagir à la récente sortie du président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi-Brou qui a annoncé le rejet du délai de 36 mois proposé par le CNRD pour laisser le pouvoir aux civils à l’issue d’une élection présidentielle.
Devant les journalistes, le ministre secrétaire général de la présidence de la République, le colonel Amara Camara et le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo ont vigoureusement donné des réponses à la déclaration de M. Kassi-Brou
« Quand on est dans la passion, on peut souvent perdre la raison et se tromper de cible. Il est quand même important à un certain niveau de responsabilité de dépassionner le débat et aller dans le sens de la responsabilité. Nous sommes dans une transition qui mérite beaucoup d’attention ; et cette attention voudrait que nous fassions attention à tout ce que nous pouvons dire et tout ce que nous pouvons faire. Et parlant spécifiquement de M. Jean Claude Kassi-Brou, je ne pense pas à mon humble avis qu’il soit la bonne personne pour donner cette leçon de respect ou de quoi que ce soit à la Guinée. Je pense que lui-même, son mandat est à questionner à la CEDEAO. Quand on ne peut pas se donner une certaine violence à respecter son mandat ou faire respecter son mandat, comment on peut parler à une autre personne pour dire de faire ceci ou cela (…). », a martelé le colonel Amara Camara.
Abondant dans le même sens, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo a également fustigé la sortie médiatique du président de la commission de la CEDEAO.
« Disons que nous on a été surpris, même déçus d’une certaine manière par cette prise de parole d’un responsable dans cette institution ouest-africaine. En temps normal, monsieur Kassi-Brou se prononce après la conférence des chefs d’Etats dont il porte la parole. Donc traduit les décisions pour l’opinion publique. Là, il s’est permis là où il est de faire un commentaire avant même que les chefs d’Etats ne puissent se réunir. Nous, nous avions reçu comme information que la CEDEAO allait dépêcher en Guinée une commission qui allait être à l’écoute des autorités, à l’écoute des partis politiques, à l’écoute de la société civile pour prendre en compte le contexte Guinéen. Et voilà ! Il se prononce sur ce qu’il devrait être la réponse de la CEDEAO. Nous, jusqu’à la preuve du contraire, nous attendons. Nous faisons des efforts nécessaires pour que nos positions, pour que le contexte guinéen soit pris en compte et que les chefs d’Etats ; le moment venu ; puissent tenir compte de ce facteur pour se prononcer dans l’accompagnement. », a indiqué M. Diallo.
« Notre pays a besoin d’être accompagné par la CEDEAO, par l’Union africaine, par les instances internationales pour la sortie de cette transition, mais cela se fait aussi en respectant certains nombres de prérogatives. Donc, c’est une déclaration que nous avons tous suivie et qui a été mal perçue. En tout cas elle était plutôt active. Nous sommes surpris de cette sortie de Kassi Brou. Il n’est pas exempt de reproches dans la situation de la Guinée, il le sait pertinent (…). », a rappelé Ousmane Gaoual Diallo.
Mohamed Sylla