[dropcap]A[/dropcap]u lendemain de la publication du chronogramme des élections (présidentielle, communales et communautaires), les leaders de l’opposition ont déclaré à l’unanimité que leurs commissaires au sein de la CENI vont démissionner pour contraindre le pouvoir et l’organe chargé d’organiser des élections en Guinée à changer de décision.
Malgré la fermeté des ténors de l’opposition qui menacent de reprendre les marches de protestation, les commissaires issus de l’opposition s’opposent à toute idée de démission sous les ordres de leurs mandants.
Vendredi, au cours d’une conférence de presse à Conakry, deux commissaires de la CENI issues du principal parti d’opposition (UFDG), en l’occurrence Fatoumata Biya Diallo et Mariama Fafa Baldé, ont clairement dit que le mot démission n’est pas à l’ordre du jour chez les représentants de l’opposition à la CENI.
‘’Nous sommes en train de lutter, la politique de la chaise vide n’est pas une bonne chose. Nous, nous disons qu’il faut rester au sein de la CENI pour s’imprégner des réalités, car si on ne partait pas à Kindia, on n’allait pas se rendre compte de ce qui se passait. Mais, si nous constatons que nous sommes en train de trahir la population, nous n’hésiterons pas à quitter si cela devenait être nécessaire. Car, nous n’allons pas accepter une décision qui va nous rattraper à l’avenir’’, a déclaré Mme Biya Diallo, l’une des vice-présents de la CENI.
Pour sa part, Mme Fafa Baldé, s’exprimant sur la décision des leaders de l’opposition relative à leur, qu’il n’est pas temps pour elles de démissionner de la CENI.
‘’Parlant de notre démission, nous sommes en train de lutter et nous continuerons à lutter. C’est ce que nous sommes en train de faire. Quand ce moment viendra, vous saurez si nous allons démissionner ou pas. Mais ce n’est pas maintenant que nous allons le dire’’, a-t-elle rappelé.
En réponse à la publication du nouveau chronogramme des proches échéances électorales dans le pays, les leaders de l’opposition ont annoncé en début de semaine, qu’ils vont prendre plusieurs mesures contraignant la CENI et le pouvoir à organiser les élections locales avant la présidentielle qu’elle a programmée pour le 11 octobre 2015.
Parmi ces mesures figurent le retrait des commissaires de l’opposition de la CENI, le boycott de la participation de l’opposition aux travaux de l’Assemblée nationale et l’appel des citoyens à la désobéissance civile.
Mohamed Sylla
Conakryinfos.com