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Bah Oury : « Il serait contre-productif de faire une modification ou un changement constitutionnel »

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Au sortir de l’audience avec le Premier ministre, dans le cadre des consultations nationales, le président de l’UDD, Bah Oury, s’est adressé à la presse pour donner sa position sur la question de changement constitutionnel en vue.

« En ce qui nous concerne, nous avons évoqué 3 sujets : le premier concerne la nécessité pour les Guinéens résidant à l’étranger de pouvoir obtenir des passeports biométriques dans leur pays de résidence. Le Premier ministre a répondu en indiquant que dans les prochains mois, les Guinéens résidants dans 5 pays pourront faire leur passeport dans ces pays. Je ne connais pas pour le moment la liste de ces 5 pays, mais quoi qu’il en soit, le besoin pour nos compatriotes à l’étranger de pouvoir avoir le passeport biométrique qui est une nécessité absolue. Le deuxième point concerne les inscriptions pour les étudiants les plus méritants au Master dans les universités publiques parce qu’aujourd’hui seuls ceux qui peuvent payer à moins 15 millions GNF peuvent s’inscrire au Master 1 et 2, alors que l’écrasante majorité des fils issus des milieux plus modestes même s’ils sont parmi les plus brillants sont exclus de fait de pouvoir poursuivre leurs études. C’est une question de justice, d’équité et de solidarité et de la promotion de la qualité de ressources humaines dont le pays a besoin », a-t-il révélé.

Sur la question de la constitution, le président de l’UDD a indiqué qu’il faut limiter les mandats pour permettre au pays d’avoir des alternances régulières.

« Nous avons indiqué que nous avons un passé, nous avons une histoire entre 2000 et 2010, ce qu’on a appelé le Koudaïsme qui a consisté à changer la constitution en 2000 pour permettre au général Lansana Conté de rester au pouvoir, alors que l’alternance démocratique a été une quête qui a été très longue. Les CMRN, à sa prise de pouvoir, avait justifié que les dérives du PDG était dues au fait  que le PDG, à la longues s’est lié à des clans antagoniques qui ont pris en otage le pays avec les dégâts que nous connaissons »,  » a rappelé M. Bah

« Donc il faut limiter les mandats pour permettre au pays d’avoir des alternances régulières et éviter la confiscation du pouvoir par quelques personnes au détriment des intérêts de la société. Malheureusement, la constitution de 90 qui avait limité les mandats, à 5 ans une seule fois renouvelable, a été mis de cotée lorsque le général Lansana conté, à la fin de son second mandat devait en principe quitter le pouvoir. Mais ils ont modifié la constitution malgré les résistances populaires et cela a coûté excessivement cher à la Guinée pendant 10 années de mal gouvernance, de tragédies, de grèves, d’insécurité et d’incertitude pour la grande majorité de nos compatriotes. C’est comme ça que nous avons eu la constitution de 2010 dans un contexte aussi très tragique », a martelé le président de l’UDD.

« Et la constitution de 2010 était une volonté de ne plus permettre à ce que la Guinée puisse revenir encore en arrière. C’est la raison pour laquelle il y a eu les intangibilités pour que  se scelle dans le roc la nécessité absolue d’avoir des alternances absolues démocratique régulière » a-t-il

« Aujourd’hui, nous avons indiqué que ce serait contre-productif pour nos intérêts nationaux d’aller dans le sens d’une modification ou d’un changement constitutionnel pour des raisons géostratégiques que vous connaissez. L’espace CEDEAO n’est pas favorable, nos partenaires stratégiques également, comme la France, l’Union Européenne et les USA ne sont pas favorables ; et ce qui est très important, la charte africaine pour la démocratie, les élections et la gouvernance en son article 24 est très explicite et  considère comme changement anti constitutionnel tout amendement ou révision constitutionnelle qui porterait atteinte à l’alternance démocratique et tout Etat parti qui serait pris en défaut dans ce sens sera sanctionné par le conseil de paix et de sécurité de l’union africaine », a-t-il indiqué.

Face à la volonté du régime de modifier la constitution, Bah Oury a émis des souhaits et a attiré l’attention du chef de l’Etat sur certaines nécessités dont l’Afrique et la Guinée aspirent autant afin de permettre à la Guinée d’avoir une alternance démocratique apaisée et réconciliatrice

« Je ne peux pas penser que le président Alpha Condé qui a été de manière brillante un des porte-parole sur l’ensemble des continents au nom de l’Union africaine puisse être en porte-à-faux par rapport à la charte fondatrice de cette union qu’il chérit de tout son cœur. Enfin, nous souhaitons que le président Alpha Condé aille dans le sens de cette nécessité de permettre à la Guinée d’avoir une alternance démocratique apaisée et réconciliatrice qui permettrait à la Guinée d’être sur les rails de la démocratie ; et s’il en est ainsi, l’Afrique et la Guinée lui seront intimement reconnaissantes », a lancé au ^président Alpha Condé.

 

Boubacar Sidy Bah

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