Arrestations et détentions extrajudiciaires en Guinée : le barreau décide de boycotter les audiences jusqu’au 31 juillet
Au sortir d’une assemblée générale extraordinaire ce mardi 16 juillet 2024, le barreau de Guinée a pris position pour dénoncer les arrestations et les détentions extrajudiciaires en Guinée.
Après un huis clos de plusieurs heures, Me Faya Gabriel Kamano, porte-parole du barreau de Guinée, a pris la parole devant les journalistes pour livrer les conclusions de leur rencontre.
« Depuis un certain temps, nous remarquons que des citoyens sont victimes d’arrestations et de détentions extrajudiciaires. C’est-à-dire qu’ils sont interpellés et détenus sans aucune forme légale et le plus souvent, des citoyens sont interpellés par des agents encagoulés sans convocation préalable, qui ne sont munis d’aucun mandat de justice. Et lorsqu’ils sont interpellés, ils sont gardés au secret, sans possibilité pour eux d’accéder à leurs conseils, donc à leurs avocats et à leurs parents. Et le pire de tout ça, il y en a qui sont bénéficiaires des décisions de justice, mais qui continuent à être gardés au secret, sans possibilité pour eux de rencontrer leurs avocats. Et aujourd’hui, nul n’est à l’abri de tout ça », a tout d’abord déploré le porte-parole du barreau de Guinée.
Et d’ajouter qu’à cause des arrestations et détentions extrajudiciaires, les avocats de Guinée ont pris des résolutions fortes :
« Premièrement, à compter de ce jour, nous observons un boycott total de toutes les audiences et sur toute l’étendue du territoire national. Jusqu’au 31 juillet à 23h59”, a annoncé Me Faya Gabriel Kamano qui a précisé que le cours des événements pourrait changer, si “les personnes interpellées et détenues illégalement ou arbitrairement sont présentées à un juge. Deuxièmement, le barreau sur le fondement de l’article 27 de la loi 014 portant organisation de la profession d’avocat, qui lui donne la possibilité de se constituer partie civile en cas de violation grave des droits de l’homme, portera plainte contre X pour séquestration, enlèvement, torture, et traitement dégradant qui, d’ailleurs, constitue des crimes contre l’humanité », a-t-il fait savoir ce mardi 16 juillet.
Adama Bah