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Arrestation de Dadis et Blaise Gomou : voici le film et l’implication de Me Jochamey Haba

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L’arrestation de l’ancien chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara après sa tentative d’évasion avortée le samedi 4 novembre dernier, continue d’alimenter les débats dans le pays. Trois jours après l’attaque de la Maison centrale, plusieurs questions restent pour le moment sans réponse. Si les faits sont présentés comme une tentative d’évasion, les avocats des concernés quant à eux défendent plutôt la thèse de l’enlèvement.

Ce lundi 6 novembre 2023, l’avocat de l’ex-président capitaine Moussa Dadis Camara Me Jean-Baptiste Jochamey Haba a déroulé le film de l’arrestation de son client ayant permis son retour à la Maison centrale de Conakry.

À l’entame, l’avocat a laissé entendre que c’est dans la matinée du samedi 4 novembre qu’il a eu échos de l’attaque de la prison par des hommes armés qui auraient fait sortir son client de sa cellule : « Très tôt le matin, il était déjà 7 h quand j’ai vu, je n’ai pas cru parce que l’homme que je connais ne peut pas s’évader, mon premier réflexe a été de prendre attache avec le procureur de la République et le procureur général. J’ai d’ailleurs appelé plusieurs fois le garde des sceaux, il n’a pas décroché, je crois qu’il n’était pas là et également j’ai pris attache avec mon bâtonnier. Alors quand j’ai appelé le procureur de la République, il m’a dit lui-même avoir appris ça dans les médias, mais je cherchais une véritable confirmation s’il y avait eu effectivement évasion ou non ? La réponse n’était pas tellement claire, j’ai donc préféré appeler le procureur général et lui m’a confirmé exactement la thèse de l’évasion et que c’était effectif. Le procureur général n’avait pas prononcé le terme évasion et il m’a dit qu’on a fait sortir votre client et les trois autres ; je lui ai dit ouvertement que l’homme que je connais ne peut pas s’évader et que sa vie était plutôt en danger, il n’était pas en sécurité et que je lui demande de prendre toutes les mesures en tant qu’autorité judiciaire pour faire en sorte que la vie de mon client soit en sécurité », a-t-il réagi.

Pour tirer clair dans cette situation, il aurait alors décidé de contacter les autorités judiciaires : « J’ai rappelé le procureur de la République pour lui exprimer exactement la même chose, c’est justement à ce niveau que j’ai aussi appelé le bâtonnier de l’ordre des avocats pour leur expliquer parce que j’étais très inquiet parce que je connais l’homme que je défends de plus de 10 ans. C’est là le procureur général m’a mis en rapport avec le haut commandement de la gendarmerie nationale, direction de la justice militaire quelques minutes après le général de division Balla Samoura m’a appelé pour me dire maître où vous êtes je vais vous envoyer une équipe de gendarme avec à leur tête le colonel Tall, c’est exactement ce qui a été fait, mais avant cela le procureur général m’a dit maitre faite tout, ouvrez votre appareil si votre client entre en contact avec vous prévenez nous très rapidement pour sa sécurité ce que le procureur de la république a effectivement dit, effectivement quand mon client est entré en contact avec moi, c’était de manière automatique toutes les autorités ont été informées, le bâtonnier a été informé et j’ai même envoyé le numéro de téléphone par SMS au procureur de la république », a témoigné Me Jochamey Haba

Poursuivant, l’avocat qui a préféré se taire sur le lieu où son client a été récupéré en compagnie du colonel Blaise Gomou : « C’était aux environs de 8 h, 9 h très tôt en tout cas et alors quand le général Balla Samoura m’a donc demandé qu’en est-ce qu’on vient me chercher, je ne voudrais pas que les gens viennent jusque là-bas, j’ai donc préféré dire qu’on va se rencontrer, du coup, j’ai emprunté une moto et vous allez me voir dans les images, je suis d’ailleurs habillé en bleu. Quand je suis parti le premier mot que j’ai dit au patron de l’opération le colonel Tall était de lui demander de me donner un gilet par bal parce que je ne me sentais pas en sécurité parce que je me trouvais au milieu de beaucoup de gens et nous partions dans un endroit pas très connu, c’était juste un périmètre, il m’avait dit, on doit être à tel niveau et alors, on est effectivement parti et la gendarmerie a préféré m’attendre à plus de 10 kilomètre, c’était d’éviter la panique, on a cherché à localiser les endroits, j’ai pu avoir le président Dadis et également le colonel Blaise et je les ai mis dans le véhicule et on est venu dépasser le cortège et il avait, je crois trois Pick-ups ou quatre, on est venu dépasser le cortège, je suis revenu voir le colonel Tall pour lui dire, on est là-bas, on a demandé qu’ils viennent vers nous, on a collé pour que de manière discrète personne ne voit le président Moussa Dadis Camara, personne ne voit le colonel Blaise », a-t-il fait comprendre

L’homme en robe noire n’a pas manqué de féliciter la gendarmerie durant toute cette opération qui pour lui a fait preuve de professionnalisme : « Je veux ajouter ceci et je ne vais pas l’oublier, le professionnalisme dont a fait preuve l’équipe qui m’a été envoyée et également ajouter le respect qu’ils ont eu pour le président Dadis, le respect qu’ils ont eu pour le colonel Blaise. C’est à partir de là qu’on est monté dans un cortège qui filait, vous-même, vous connaissez comment les cortèges filent, je rappelle que pendant les deux évènements j’étais en lien direct avec le procureur général, en lien direct avec le procureur de la république, en lien direct avec le haut commandement et en lien direct avec le bâtonnier et d’ailleurs quand le président a été récupéré et mis à bord du véhicule, il a même parlé avec le procureur au téléphone, je pense qu’on a eu le général Balla, il a demandé qu’on le retrouve au niveau de l’escadron qui est Cosa, je ne l’ai pas vu physiquement, mais on a vu un véhicule et ses hommes de confiance qui cherchait à nous ouvrir la voie. C’est moi qui suis allé jusqu’à la maison centrale avec le président Dadis, je me rappelle encore qu’il a été traité en ma présence avec tous les honneurs », s’est exprimé Me Haba.

Parlant des images déshonorantes de son client et des autres détenus depuis la maison centrale publiées par la RTG, l’avocat de Moussa Dadis Camara accuse la DCI à sa tête Moussa Moise Sylla : « Quand nous sommes allés nous assoir avec le colonel blaise on a décidé que le colonel Blaise parte de l’autre côté, j’ai vu le procureur de la République près du tribunal de première instance de Kaloum qui avait en ce moment-là l’enquête en main, c’est là que j’ai vu des caméramans venir vers nous pour les photos, le président Dadis s’est levé pour dire ne le faite pas, moi, je me suis levé pour les dire attention, il a droit à l’intimité de sa vie privée, il a surtout droit à son image, vous n’avez pas le droit de nous filmer et le procureur général est venu pour me dire mettre c’est bon, on va les laisser faire ce qu’ils ont à faire, ils ont surement reçu des instructions alors, ils ont filmé et c’est en ce moment-là que j’ai vu Moussa moise et il est venu vers moi pour me dire maitre, vous avez été le Moise sauveur aujourd’hui c’était très bien que vous interveniez, on s’est salué lui-même, lui-même est allé saluer, je lui ai montré ou le colonel Blaise se trouvait, il est allé le saluer, il est surtout retourné saluer le président Dadis et les enquêtes avaient tout de suite commencé moi, je devrais attendre pour le président Dadis soit entendu à ma présence parce qu’une enquête de flagrance avait été ouverte », a expliqué Me Jean-Baptiste Jochamey Haba sur Fim Fm

 

 

Bintou Fofana

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