Violences post-électorales : La société civile condamne les actes de violences et en appelle à la retenue (communiqué)

Au lendemain des violences enregistrés dans plusieurs localités du pays au lendemain des élections communales tenues le 04 février dernier sur toute l’etendue du territoire national, la société civile a publié mercredi un communiqué pour condamner les actes de violences et appelle les différents acteurs au calme et à la rtetenue.

Voici in extenso le communiqué de la société civile guinéenne :

COMMUNIQUE

Le regard citoyen, à cette phase du processus électoral,exprime ses vivespréoccupations face à l’escalade de  violences qui prévaut à Conakry et à l’intérieur du pays, au lendemain des élections communales.

Par ce scrutin, la population guinéenne  était en droit d’espérer des élections citoyennes dans les meilleures conditions telles que promis par la  CENI. Or, depuis quelques heures, elle vit désormais dans la peur et l’insécurité. Descas de morts, de blessés et des destructions des biens publics et privés sont constatésdans plusieurs localités. Ces actes barbares et ignobles, qui portent atteinte à l’intégrité physique et morale des paisibles citoyens,  constituent de graves violations de droits de l’Homme.

A l’origine de ces violences, et sur la foi des informations remontées par les trois mille (3000) observateurs du regard citoyen et des démembrements de la société civile, il faut relever ce qui suit :

  • L’immixtion de certains hauts cadres de l’Etat, des députés, des acteurs politiques et des administrateurs locaux dans le processus électoral ;
  • La radicalisation des discours et l’escalade verbale decertainsresponsables politiques et candidats
  • Le refus de l’accès à certains observateurs et médias dans des centres de centralisation des résultats,
  • L’auto-proclamation et diffusion des résultats fantaisistes et erronés sur les réseaux sociaux par certains responsables politiques, des états-majors et des candidats, entrainant des scènes de liesses aux allures de provocations …

Pourtant, la société civile guinéenne et certains acteurs politiques avaient suffisamment mis en garde, l’opinion nationale et internationale sur les conséquences des reformes unilatérales du code électoral. Cette dictature de la majorité politique et parlementaire actuelle a produit une loi électorale insuffisante, ambigüe et incohérente, qui a non seulement remis en cause les droits acquis mais également, a privé les citoyens de leurs droits fondamentaux. Ce qui a résulté à la politisation à outrance de ces élections citoyennes et de proximité, justifiant ainsi le taux élevé d’abstention à l’élection.

Les deux grandes formations politiques, représentées à l’assemblée nationale doivent  assumer l’entière responsabilité de ce rendez-vous manqué.

Face à une telle situation aux conséquences imprévisibles, le regard citoyen :

  • Condamne avec la dernière énergie les violations graves des droits humains perpétrées contre les paisibles populations en général, et en particulier des enfants et des femmes ;
  • Demande aux autorités de faire toute la lumière sur les graves violations de droits humains perpétrées sur des paisibles populations à kalinko, kindia, bailobayah, Tobolon, dogomet etc.
  • Invite :
    • les acteurs politiques, candidats, partisans et sympathisants, de faire preuve de retenue à cette période sensible et d’attendre la proclamation officielle des résultats par la commission électorale ;
    • les médias à plus de professionnalisme, à s’abstenir de toute diffusion de propos incitant à la violence, et de s’inscrire dans la logique de l’apaisement ;
  • Exhorte les candidats en lice à prioriser les voies légales pour résoudre les contentieux électoraux
  • Exige :
    • de la CENI et ses démembrements, des CACV, les autorités civiles et sécuritaires le respect scrupuleux des dispositions légales en la matière ;
    • Des acteurs politiques de sursoir à tous propos et actes de provocation tendant à menacer la paix et la quiétude sociale ;
    • à tous les ministres, hauts cadres de l’Etat, députés et parrains politiquesqui ne sont pas en mission administrative, à rejoindre leursservices respectifs,

La société civile à travers le regard citoyen  prenant en témoin la communauté internationale,la commission africaine des droits de l’homme, la cour pénale internationale qu’elle se réserve le droità se constituer partie civile, pour traduire devant les juridictions nationales et internationales, toute personne qui inciteraità la violence.

Conakry, le 07 Février 2018

Le Porte-parole du Regard Citoyen