Violences post-électorales à Mamou : Une trentaine de personnes interpellée, le procureur menace de sévir

Au lendemain du début de la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des violences ont été enregistrées dans plusieurs villes du pays dont Mamou, où de nombreuses personnes ont été interpellées par les forces de sécurité.

Face à ces violences, le procureur de la République, près le tribunal de première instance de Mamou, Elhadj Sidiki Camara a fait le point de la situation, précisant que tous les coupables seront punis.

« Ces violences ont été caractérisées notamment par l’administration des coups et blessures volontaires et des voies de fait aux agents des forces de l’ordre, la destruction d’édifices publics et privés ainsi que des biens mobiliers, la soustraction frauduleuse des biens et numéraires, les menaces, la fermeture systématique des magasins et boutiques, ainsi que les marchés, la terrorisassion des paisibles populations, l’entrave aux libertés individuelles la dégradation du bitume, l’érection des barricades sur tous les axes routiers et au centre-ville, ayant mis les usagers de la route venant de tous les horizons de notre pays dans un désarroi total, l’utilisation des gourdins, machettes, coupecoupes, cailloux, lance-pierres, armes de fabrication locale, en l’occurrence les fusils calibre 12 et autres armes contondantes, la soustraction frauduleuse de deux armes de guerre (un PA et un PMAK) au quartier Thiewgol chez un officier de police judiciaire malade (…). Trente-trois agents des forces de l’ordre ont été blessés dont deux frappés de cécité d’un œil qui sont actuellement aux soins dans certaines structures sanitaires de Mamou et Conakry.

Au total, trente-six suspects dont quatre femmes ont été interpellés. Ils ont tous été entendus sur procès-verbal. Déférés à notre parquet, ils ont été placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt après notification des chefs de poursuite. En application des dispositions des articles 63 et 114 du code de procédure pénale, la cause des trente-cinq a été orientée en procédure de flagrant délit. Il y a un des suspects qui a carrément ouvert le feu sur les agents des forces de l’ordre à Kéndouma à l’aide d’un fusil calibre 12 qu’il détenait. Il importe également de préciser que par rapport aux deux cas d’assassinat survenus à Ditinn dans la préfecture de Dalaba, des enquêtes sont déjà en cours pour interpeller le ou les présumés auteur. », a-t-il déclaré.

A la fin de sa communication, le procureur de la République, près le tribunal de première instance de Mamou a appelé les citoyens de Mamou et de Dalaba au calme et à la retenue, avant de les rassurer son parquet et les forces de l’ordre sont déterminés plus que jamais à traquer tous ceux qui de près ou de loin sèment la terreur dans la cité, afin de les traduire devant les juridictions compétentes.

Amadou Barry

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