[dropcap]L[/dropcap]e directeur de publication de l’hebdomadaire ‘’Journal d’Afrique’’ Louis Espérant Célestin a été arrêté ce mercredi 3 septembre, en pleine journée au centre-ville de Conakry, a appris Conakryinfos de bonnes sources.
Après son arrestation, il a été conduit au tribunal de première instance de Kaloum pour répondre aux questions du substitut du procureur de la République.
Interrogé par Conakryinfos sur les circonstances de son arrestation, Louis Espérant Célestin raconte : ‘’Je venais de quitter le cyber MouNa pour aller voir un ami. Arrivé au niveau de la direction centrale de la police judiciaire (DPJ), deux policiers sont sortis pour me demander d’embarquer dans leur véhicule. Je leur ai dit qu’est-ce qu’il se passe ? Ils m’ont dit qu’il y a un mandat d’emmener contre moi. Je leur ai répondu : Depuis quand ? C’est ainsi que deux autres policiers sont venus en renfort pour me faire embarquer manu militari dans leur véhicule. Finalement, c’est dans le bureau du procureur que je me suis retrouvé. Sur le champ, j’ai appelé mon avocat Me Abass Bangoura qui m’a aussitôt rejoins’’.
A la question d’en savoir plus sur les raisons de son arrestation, le directeur de publication de l’hebdomadaire ‘’Journal d’Afrique’’ dit avoir ignoré pour le moment ce dont on lui reproche.
Aussitôt arrivé au tribunal de première instance de Kaloum, selon nos sources, le substitut du procureur du procureur aurait délivré un mandat de dépôt contre Louis Espérant Célestin. Mais, l’intervention de son avocat Me Abass Bangoura l’a épargné d’être placé en garde-à-vue. Le journaliste a été ensuite libéré et mis à la disposition de son avocat en attendant le retour du procureur, parti en »congés ».
Selon Louis Espérant Célestin, le substitut du procureur du procureur justifie son mandat d’emmener pour n’avoir pas répondu à trois convocations qui lui auraient été adressées. Une question qu’il dit avoir rejetée.
‘’On m’a dit qu’ils ont émis le mandat d’emmener parce que j’ai refusé de répondre à trois convocations qu’ils m’ont adressées. Alors que je n’ai jamais reçu de convocation venant du procureur de la République’’, soutient-il.
Cette intervention de la police aux ordres du tribunal de première instance de Kaloum a été fustigée par des associations de presse qui dénoncent une atteinte flagrante de la liberté de la presse en Guinée.
‘’Nous dénonçons avec la dernière énergie ce kidnapping de notre confrère Louis Espérant Célestin de l’hebdomadaire ‘’Journal d’Afrique’’ par des agents de police au service du procureur de la République près le tribunal de première instance de Kaloum. Comment un procureur peut faire arrêter un journaliste en violation flagrante de la Loi 002 de notre Constitution ? Quelle est alors l’importance du CNC’’, s’interroge Mory Fofana, le secrétaire général de l’AGEPI (Association guinéenne des éditeurs de presse indépendante).
‘’Ces agissements visant à intimider ou bâillonner la presse doivent cesser maintenant dans un pays prônant la liberté de la presse’’, ajoute-t-il.
De sources concordantes, le directeur de publication de l’hebdomadaire Journal d’Afrique Louis Espérant Célestin aurait été interpellé par le procureur du TPI de Kaloum pour ‘’diffamation’’ à la suite d’une plainte du directeur général de l’ARPT (Autorité de régulation des postes et télécommunications) Moustapha Mamy Diaby qui a fait l’objet de critiques dans plusieurs numéros de ce journal.
Boua Kouyaté
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