Du pont 8 Novembre en faisant le tour de Kaloum jusqu’à la résidence 2000, il n’y a presque plus de vue sur la mer. Dommage pour une presqu’île.
Sur la corniche nord à la hauteur du palais du peuple, plus précisément à Amintia, le petit plan d’eau qui avait survécu rappelant la mer de ce côté vient d’être barricadé.
Après les centrales thermiques de Tombo sur l’ancien endroit des « quatre tuyaux » jusqu’à wofiriboungni où jadis on pêchait les carpes tout est remblayé. Magasin de riz, dépôt de carburant avec leur cortège de citernes, y font la loi avec des embouteillages périodiques monstres.
Les usines et entrepôts de COMAGUI à CIAO prennent le relai sur les espaces qui étaient des terrains de sport pour les jeunes. Au fond, de l’autre côté des rails de OBK la mer a été complètement remblayée pour faire les parkings d’Albayrak et les entrepôts. L’allée qui menait à sliphouhoungni, petit bateau a été phagocyté par l’hôtel devenu payant 15 000 GNF par passage. Il y a aussi les affreux dépôts de carburant consécutifs à la cité canadienne dont les transferts sur un autre site du fait du danger qu’ils représentent sont un lointain souvenir.
Après le port, on arrive à l’hôtel de l’indépendance. De l’ancienne plage Péronne occupée en partie, on peut passer « pour le moment à pied » derrière le palais Mohamed V jusqu’au cimetière de Boulbinet. Dans cette zone, la perspective est encore maintenue grâce au port de pêche qu’elle abrite.
Le côté musulman du cimetière de Boulbinet a été complètement rasé, remplacé par le ministère de la communication sans que les parents n’aient le temps de récupérer les restes de leurs défunts.
De la CNTG en passant par l’école primaire de Sanderwalia, rien n’a bougé. La gare maritime qui suit ne trouble pas la vue. Au niveau de la morgue, un restaurant s’est incrusté.
Après la morgue se dresse l’hôtel Noom à la place du petit parc paisible de l’hôpital avec une vue magnifique sur la mer.
De Noom jusqu’à Koulewondy le port de pêche ne déforme pas la perspective. Au-delà, la fermeture inutile du passage derrière le camp Samory bloque la vue de ce côté. Cela a occasionné la disparition du terrain de football haouhaou.
Cette fermeture entraine des embouteillages quotidiens dûs au goulot d’étranglement de la pharmacie Conseil à la rentrée principale du camp. Après le camp, la zone qui suit est à peu près libre, excepté au niveau de l’école primaire de Tombo où quelques restaurants et boîtes de nuit se sont incrustés.
De là, à l’hôtel ONOMOU, quelle merveille ? Une magnifique vue et de l’air pur. Mais, un début de remblai menace cette zone encore vierge.
À partir de ONOMOU une véritable catastrophe avec le rempart que dresse cet hôtel et la résidence 2000. Quelle horreur ! Quelle tristesse !
Dans cette désolation, une mention spéciale à l’entreprise qui procède au bitumage de Kaloum pour avoir épargné les quelques arbres qui survivent encore dans notre cité. Le seul bémol, il devrait les entourer de parpaings au lieu de les encastrer directement dans le ciment. Au bout de quelques temps, les arbres en se développant, le ciment va se fissurer autour.
Vive Kaloum.
Dr Mauro Sidibé