Le Centre d’Innovation et de Recherche pour le Développement (CIRD) a commémoré lundi 23 octobre, à travers une conférence-débat animée à l’Université Kofi Annan de Guinée autour du thème central « Mesurer et promouvoir le développement dans les pays de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine ».
Cette initiative offre une occasion unique de réfléchir aux avancées et aux défis de l’intégration africaine, célébrant ainsi l’anniversaire de l’UA tout en explorant les perspectives de développement sur le continent.
Il y a six décennies, les premiers dirigeants de l’Afrique indépendante œuvrèrent à la mise en place de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Cette institution, aux multiples objectifs, prônait la libération et le développement économique et social du continent.
Le Centre d’Innovation et de Recherche pour le Développement (CIRD), dont la devise est « Comprendre le présent, Construire le futur, » considère que le soixantième anniversaire de l’OUA offre une opportunité de jeter un regard scientifique sur le passé, le présent, les avantages et les défis de l’intégration africaine.
La rencontre a réuni le Président du CNT, le Dr Dansa Kourouma, le fondateur de l’Université Kofi Annan de Guinée, le Dr Ousmane Kaba, d’anciens ministres et d’éminents professeurs d’université.
La fondatrice du Centre de Recherche et d’Intégration Africaine (CIRD), Dr Safiatou Diallo, a rappelé que le CIRD est un cadre permanent d’échanges et de débats sur des questions de société.
« Dans cette semaine, nous souhaitons informer les étudiants, à travers des conférences, sur les idéaux du panafricanisme et comment les pères fondateurs des États africains ont cherché à les mettre en pratique. Nous rassemblerons des universités de différents pays pour partager des connaissances scientifiques sur l’intégration africaine, son histoire, ses acteurs, ses institutions et ses défis. Nous mettrons l’accent sur le rôle important joué par la Guinée, tant dans la lutte menée par le Président Ahmed Sékou Touré que dans son fonctionnement sous le mandat de Boubacar Telly Diallo. », a expliqué la Dr Safiatou Diallo
De son côté, le Président du CNT a souligné dans son discours que de nos jours, l’Union Africaine est un concept essentiel pour le développement économique et social du continent.
« Cette semaine est un moment de reconnaissance et de célébration de notre histoire. Il est nécessaire de prendre le temps de réfléchir à quel point Dieu nous a bénis en nous donnant tant d’esprits brillants pour nous inspirer. Les pères fondateurs ont rapidement compris l’importance de l’unité et de la solidarité pour surmonter les défis communs auxquels ils étaient confrontés. Si le panafricanisme a été un moyen d’obtenir l’indépendance en Afrique dans les années passées, aujourd’hui, son pendant, l’Union Africaine, est un concept essentiel pour le développement économique et social de notre continent. », a rappelé le Dr Dansa Kourouma. »
Pour sa part, le fondateur de l’Université Kofi Annan de Guinée a, quant à lui, délivré un discours détaillé, revenant d’abord sur la notion d’intégration en général.
« Vous avez l’intégration européenne, dont l’Union européenne en est l’illustration la plus évidente, et vous avez l’intégration africaine que nous sommes en train de consolider et de construire. Mais pourquoi donc ? Il faut expliquer aux jeunes en quoi consiste l’intégration économique et monétaire. Il y a deux objectifs : le premier est de créer un vaste marché, et le deuxième est d’éliminer le risque lié aux échanges. », a expliqué le Dr Ousmane Kaba.
Il a poursuivi en posant la question : « Alors pourquoi un vaste marché ? ». Et il a répondu en sa qualité d’économiste : « Pour trois raisons simples. Tout d’abord, un vaste marché encourage des investissements massifs, car il offre une économie d’échelle. Pour un investisseur, il est bien plus avantageux d’implanter son usine sur un marché de 300 millions d’habitants que sur un marché de 14 millions. Deuxièmement, cela intensifie les relations commerciales et les échanges, ce qui est fondamental. Il y a plus d’échanges dans un espace plus vaste qu’un espace restreint. Enfin, cela favorise la concurrence entre plusieurs producteurs. Dans un petit pays, le monopole est plus facile à obtenir qu’au sein d’un ensemble de près de 300 millions d’habitants, comme c’est le cas de notre CEDEAO. »
Au cours de cette semaine de célébration des 60 ans de l’intégration africaine, plusieurs objectifs sont attendus, notamment le renforcement des liens de coopération entre les universitaires africains, une réflexion sur le rôle de la Guinée dans le mouvement panafricain et l’intégration africaine, ainsi que la découverte de travaux de recherche inédits sur l’intégration africaine.
Mamadou Samba Barry
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