Auparavant, dès 8 heures du matin, les forces de l’ordre composées de gendarmes et de policiers de la CMIS ont bloqué tous les accès du Palais du Peuple pour empêcher tout regroupement des manifestants.
Malgré ce dispositif sécuritaire, quelques membres de la Société civile ralliaient les lieux à cotre-goutte pour se rassembler derrière à la rentrée principale du Palais.
Quelques minutes plus tard, le groupuscule de manifestants a été contraint de quitter les lieux sur les instructions d’un colonel de la gendarmerie nationale qui disait avoir reçu l’ordre de n’accepter aucun attroupement devant le Palais du peuple.
Déterminés à poursuivre leur marche, les membres de la Société civile dirigés par Aziz Diop du Réseau dynamique citoyen (RDC), Mamadou Taran Diallo, Lansana Diawara du Réseau Citoyenneté, Producteurs et Consommateurs de Guinée (RECIPROC) et Dansa Kourouma du CNOSCG ont enfin choisi un nouvel itinéraire : l’axe Carrefour-Moussoudougou-Ministère de la Sécurité, situé à Coleyah Domino, dans la commune de Matam.
Pendant la marche, les manifestants ont scandé des slogans et brandi des banderoles dénonçant la recrudescence de l’insécurité dans le pays.
« A bas l’insécurité, A bas l’injustice’’ ; ‘’Justice pour Aliou Diaouné et tous les autres », ont scandé les manifestants qui se sont aussitôt redirigés vers la route Niger, toujours accompagnés par les services de maintien d’ordre.
A une centaine de mètre du ministère de la Sécurité, un autre important groupe de policiers munis de matraques et gaz lacrymogène était aussi postés là, afin d’empêcher les marcheurs d’arriver à destination.
Pendant le trajet, les manifestants se sont retrouvés pris en tenaille entre les policiers et les gendarmes qui leur ont retiré les banderoles sur lesquelles étaient écrits les slogans dénonçant l’insécurité à Conakry et dans les villes de l’intérieur du pays.
Selon Lansana Diawara du RECIPROC, la marche qui a été organisée par la Société civile ne vise aucune personne en particulier, mais contre l’insécurité.
« Cette marche n’est pas dirigée contre X ou Y. C’est une marche contre l’insécurité qui prend de l’ampleur dans notre pays », a-t-il dit, ajoutant que « l’insécurité n’existe pas qu’en Guinée, mais il faut se comparer à plus beau que soit », rappelle Lansana Diawara.
De son coté, Mamadou Taran Diallo a indiqué qu’il faut un plaidoyer pour toutes les personnes qui ont été tuées en Guinée.
« Il faut un plaidoyer pour les personnes anonymes. Autrement dit, les petites personnes et celles humbles qui sont assassinées à tout moment dans ce pays », a-t-il indiqué.
Après ces différents discours prononcés pendant la marche, celle-ci a été finalement freinée par les forces de l’ordre, obligeant les manifestants à aller à la Maison de la Presse, où ils ont fait lecture de leur déclaration.
Longtemps restée dans le silence face aux différents meurtres qui ont été perpétrés dans la capitale et à l’intérieur du pays, la Société civile a voulu se faire entendre pour exprimer son ras-le-bol suite à l’assassinat crapuleux, le 6 février dernier dans la banlieue de Conakry, de l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports sous la Transition Mamadou Aliou Diaouné, acteur et membre actif de la Société civile guinéenne.
Boubacar Sidy Baldé
Tel : 666 96 52 97
Conakryinfos.com