Hamdallaye : Le frère d’un jeune tué par balle raconte son calvaire avant son décès (récit)

Ousmane Bah jeune âgé d’une vingtaine d’années a trouvé la mort par balle lors d’une manifestation dont la cause reste inconnue pour l’heure ce lundi 20 novembre au carrefour de Hamdallaye Concasseur.

Selon le frère de la victime Nouhou Bah, son jeune frère est arrivé aux environs de 19 heures pendant qu’il rentrait de son lieu de travail où il vendait, quand il a été atteint par une balle tirée par des agents de la gendarmerie qui étaient venus pour le maintien d’ordre.

« Hier, vers 19 h, je suis rentré avant lui. Lorsque je suis arrivé chez moi, je me suis lavé et j’ai mangé, comme chaque jour il passe ici pour manger, il venait chez moi, quelque temps après on m’a appelé pour me dire que mon frère Ousmane a reçu une balle au carrefour », a-t-il dit.

À en croire les explications de Nouhou Bah, la balle est passée par le front pour sortir à la nuque de son frère qu’il a transporté d’urgence à l’hôpital pour tenter de lui sauver la vie. Une fois à l’hôpital, il dit n’avoir eu aucune assistance de la part des médecins présents.

« La balle est passée par le front jusqu’à la nuque. Je suis parti, je l’ai pris pour l’amener à l’hôpital Jean-Paul 2, mais là-bas aucun docteur ne l’a consulté. Alors qu’il y avait deux ambulances devant l’hôpital, j’ai demandé à avoir une ambulance pour l’amener à Sino-guinéen, mais ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas les clés de ces ambulances. C’est un monsieur qui nous a pris mon petit frère et moi dans sa voiture et nous sommes allés, arrivés a Sino-guinéen, ils ont mis mon petit frère directement au bloc, ils lui ont mis des appareils, mais il respirait lentement, voyant cela, je l’ai appelé deux fois, mais il n’a fait aucun signe de vie, c’est là que j’ai perdu tout espoir » a déploré Nouhou Bah.

 « Alors ils m’ont dit que leur chirurgien n’était pas là donc ils ne pouvaient rien faire pour lui, il fallait donc l’amener à Donka,  et là encore les ambulances de cet hôpital ne pouvaient m’y conduire alors j’ai appelé une autre ambulance. Mais arrivé devant l’hôpital Donka mon petit frère a émis une dernière respiration et a rendu l’âme », a poursuivi le frère du défunt tout en larme.

Pour Nouhou Bah le gouvernement guinéen est responsable, plus particulièrement le Col. Mamadi Doumbouya qui selon lui est le premier « responsable » des cas de mort en Guinée depuis qu’il avait promis de « mettre fin » à toutes les tueries dans le pays.

« Moi personnellement, je porte plainte contre X et aussi le gouvernement guinéen m’a déçu, Mamady Doumbouya m’a déçu, lorsqu’il est venu au pouvoir, j’étais l’un de ses fans, car c’est un jeune, il nous a vendu le vent, il disait qu’on ne va plus tuer les enfants, mais c’est lui qui est le premier responsable. Là j’ai peur pour moi, car mentalement je suis bouleversé, je n’arrive pas à me contrôler, car il faisait tout pour moi », a accusé M. Bah

En attendant que lumière soit faite sur la mort d’Ousmane Bah, sa famille est inconsolable et ne compte pas lâcher prise jusqu’à ce que les auteurs soient traduits devant la justice.

Madinatou Diallo (stagiaire)