Transition: Un activiste de la Société civile pense que la Guinée est vraiment en danger

Le lancement officiel de la reprise des activités pour une transition apaisée et réussie dans la paix a eu lieu ce vendredi 15 décembre, à la Maison de la Presse de la minière. Au cours de cette réunion, Mouloukou Souleymane Touré, qui est le président de l’ONG REGUIREP, a mis en lumière la situation sociopolitique de la Guinée de manière sombre.

Pour Mouloukou Souleymane Touré, la Guinée est en danger, et le mal se propage déjà dans le pays.

« Je pense qu’aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de nous retrouver pour dire que nous sommes en danger, car si nous sommes attaqués de l’extérieur, c’est quelque chose que l’on peut gérer facilement, mais si le problème vient de l’intérieur, ça devient compliqué. Parce que le mal est déjà sur place. Et pour que cela ne puisse pas se gangrener, je pense qu’il est plus que nécessaire que la REGUIREP se mette debout pour essayer de régler et parler entre les guinéens. Leur faire comprendre que la paix n’a pas de prix, mais surtout leur faire comprendre que la paix se cultive. Et si la paix se cultive, il faut qu’il ait les cultivateurs de la paix et pour cela, la REGUIREP veut être le cultivateur de cette paix », a-t-il déclaré.

Dans les prochaines semaines, plusieurs activités dans le cadre de la promotion de la paix vont être réalisées, au dire des conférenciers.

« Déjà en janvier, nous allons commencer avec les ateliers de formation et de sensibilisation à l’ambassade des États-Unis. La place est une place neutre où tous les guinéens viendront s’exprimer. Et cela est une bonne chose que les guinéens prennent conscience du problème, car quand tu n’es pas conscient d’être malade, il sera difficile de te guérir. Mais aujourd’hui, vous ne verrez presque pas un guinéen qui n’est pas conscient que la Guinée ait besoin qu’on parle de paix, d’unité et de réconciliation. », a expliqué le président de la REGUIREP.

Souleymane Traoré soutient qu’un pays qui restreint la liberté d’expression ne peut pas parler de démocratie en parlant du musèlement que la presse subit depuis plusieurs mois.

« En tant qu’activiste, moi, je pense que la presse fait mal si vous avez peur d’elle. Même en parlant, elle fait mal. Déjà, quand elle parle, on sait de quoi il s’agit, et on peut résoudre le problème et faire passer le message. Mais quand la presse ne parle pas dans un pays, cela signifie déjà qu’elle parle beaucoup de choses. Cela veut dire qu’il n’y a pas de liberté, une presse qui ne parle pas veut dire que l’on ne peut pas parler de démocratie, une presse qui ne parle pas dans un pays, vous ne pouvez même pas dire que vous êtes là pour la population alors que la population a besoin d’être renseignée. Pour que nous puissions parler de paix, il nous faut communiquer, mais si on nous empêche de communiquer, comment allons-nous nous entendre et nous comprendre? Les journalistes sont ceux qui prêchent la paix », a-t-il soutenu.

Enfin, il soulignera que les efforts déployés pour obtenir une presse libre en Guinée ne doivent pas être vains.

« Les gens sont morts, beaucoup ont été tués, par exemple, quand on rentre dans la maison de la presse, vous allez voir la photo d’un journaliste qui a été tué lors de l’accomplissement de sa fonction. Quand vous voyez tout ça, et que vous voyez qu’ils parlent de museler la presse, je pense que nous sommes en train de régresser. Et c’est pour cela que la REGUIREP veut mettre fin à tout cela. Et pour mettre fin à tout cela, nous avons besoin de vous, les journalistes. Et soyons rassurés que nous sommes avec vous et nous sommes la presse, la presse ne mérite pas tout ce qu’elle est en train de vivre dans notre pays. », a fait remarquer Mouloukou Souleymane Touré, le président de l’ONG REGUIREP.

Adama Sira Bah