La conduite unilatérale de la transition par les autorités guinéennes inquiète les acteurs politiques sur la bonne volonté du CNRD d’aller vers un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Au premier rang de ces acteurs politiques figurent les membres du Collectif républicain pour le retour à l’ordre constitutionnel (CROC).
Ce lundi 19 février 2024, les membres du Collectif républicain pour le retour à l’ordre constitutionnel (CROC), étaient devant la presse pour exposer leur vision sur la conduite de la transition par le CNRD au pouvoir depuis le 5 septembre 2021.
Dans un mémorandum lu par le président du parti FIDEL, le collectif dit avoir répertorié des manquements relatifs à l’exécution du chronogramme des 24 mois issu de la concertation avec les acteurs sociopolitiques du pays, ce conformément aux accords obtenus entre le gouvernement guinéen et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Il s’agit entre autres de : « le manque de volonté du gouvernement à respecter ses engagements face au peuple de Guinée conformément à la conclusion du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen et face à la communauté internationale, notamment la CEDEAO, à organiser les élections référendaires locales et nationales au cours de l’année 2024 ; le retard délibéré dans la mise en œuvre des 35 résolutions du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen; la traine de pas du Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation dans la réalisation effective du recensement administratif à vocation État civil (RAVEC) qui doit fournir le fichier électoral; le mythe entretenu par le Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD) autour de la date d’obtention du fichier électoral, préalablement prévu pour la fin de ce mois de Février 2024; l’opacité du Conseil National de Transition (CNT) dans l’élaboration du texte constitutionnel et des lois électorales, prévue pour le mois de juin 2022; l’absence du cadre d’échange sincère entre les acteurs sociopolitiques et les autorités de la transition après la démission des facilitatrices du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen », a égrainé le leader du parti FIDEL, Mohamed Lamine Kaba.
Par ailleurs, il n’a pas manqué de toucher du doigt la situation que traversent les Guinéens, mais également la presse qui est de nos jours contrainte de se taire face aux dérives des autorités.
« Nous, acteurs du CROC, exprimons nos désaccords sans ambages ni équivoque avec les autorités de la transition sur le bâillonnement de la presse privée et les professionnels des médias. Nous regrettons aussi les dispositions dites réglementaires des prix des denrées de première nécessité par les autorités de la transition qui ont pour conséquence la dégradation du pouvoir d’achat des populations, et dénonçons avec amertume le retour des vieilles habitudes caractérisées par la corruption, le clientélisme, le laxisme et le népotisme dans la gestion des affaires publiques », a déploré M. Kaba
Enfin, il a invité le gouvernement à agir pour éviter à la Guinée une crise sans précédent. Et pour cela, il demande à l’État :
« l’accélération du processus du Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil (RAVEC) par le Ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD) afin de rendre disponible le fichier électoral dans un bref délai; la publication et la vulgarisation immédiates du projet de la nouvelle constitution par le Conseil National de Transition (CNT); l’organisation des élections référendaires et générales (communales, législatives et présidentielles) pour la finalisation de la transition du Conseil National du Rassemblement et du Développement (CNRD), dans le respect du chronogramme de 24 mois conclu avec la communauté; la levée immédiate des restrictions sur les médias privés, sur l’internet (réseaux sociaux) et la libération des leaders d’opinions injustement incarcérés », a invité ce lundi 19 février 2024 le leader du parti FIDEL, Mohamed Lamine Kaba
Adama Bah