Transition : Cellou Baldé accuse le CNRD d’avoir divisé la classe politique guinéenne

L’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD) a animé une conférence de presse ce mercredi pour parler de l’évolution de la transition en Guinée et de la question liée à l’organisation des élections à venir.

Pour Cellou Baldé, responsable des structures de l’intérieur du pays au sein de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le CNRD est responsable de la division que l’on constate au sein de la classe politique.

Selon ce responsable politique, cela est arrivé lorsqu’il a été question de parler de la durée de la transition.« Ce n’est pas que la classe politique était divisée. En réalité, c’est le CNRD qui a divisé la classe politique, parce que pendant cette période d’exception, nous ne devons pas nous retrouver en face d’une mouvance, mais le CNRD. Depuis que nous avons déposé les premiers mémos et que les mémos ont été analysés, nous étions dans la logique d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, si je me rappelle bien le mémo de l’ANAD c’était 15 mois, je crois pour l’UFR, c’était dans les 16 mois, en tout cas tous les partis politiques sérieux avaient donné dans leur mémo une période acceptable. Il y a eu d’autres qui avaient parlé de 36 mois, de 5 ans, il y en a même qui ne s’étaient pas gênés de dire que le CNRD devrait terminer le mandat de monsieur Alpha Condé pour parler de 2026 et donc le CNRD nous a caricaturé, ils ont pris des partis qui avaient proposé un délai relativement très long, donc ils ont commencé à les entretenir », a expliqué Cellou Baldé.

Plus loin, il a indiqué que les autorités en place ne se concentrent pas sur ce qui devrait être une « priorité », il estime que la priorité des priorités du Col Mamady doit être le retour rapide à l’ordre constitutionnel par l’organisation d’élections dans un bref délai.

« Aujourd’hui c’est une situation de défaite, le CNRD au lieu de s’occuper du retour à l’ordre constitutionnel, de faire de la classe politique des interlocuteurs privilèges pour qu’ensemble, nous puissions discuter des questions fondamentales pour ce processus de retour à l’ordre constitutionnel, notamment la constitution, le code électoral, l’organe de gestion des élections, le fichier électoral, ils se sont lancés dans une aventure périlleuse, une aventure en tout cas, quand vous prenez la température par rapport à ce qui se passe, c’est que beaucoup de partis qui s’étaient érigé en mouvement de soutien au CNRD commencent à demander des comptes » a rappelé M. Baldé.

Ensuite, Cellou Baldé a signalé que les partis politiques qui avaient « soutenu » le pouvoir en place dans le choix de la durée de la transition n’ont plus de « visibilité » et commencent déjà à avoir des doutes quant au retour à l’ordre constitutionnel.

« Il y a eu le fameux mémo qui a été adressé par cette coalition que vous connaissez, au CNRD qui est resté sans réponse jusqu’à maintenant, il y a beaucoup d’entre eux qui se posent des questions par rapport à l’issu de cette transition même si nous constatons également qu’il y en a parmi eux qui affirment d’emblé qu’il faut laisser le soin au MATD d’organiser les élections, c’est ce qui fait que nous demandons le véritable dialogue avec les véritables forces vives de la nation pour que ces questions-là soit discuté de façon responsable dans un cadre approprié », a-t-il dit.

Plus loin, il dira que, rien n’a changé au sein de l’administration du territoire depuis le coup d’État qui a porté le colonel Mamady Doumbouya à la tête du pays. Pour lui, la présence des militaires comme administrateurs territoriaux laisse penser qu’ils seront aux ordres du pouvoir central.

« Quels sont les progrès que nous avons faits dans notre pays depuis le 5 septembre 2021 jusqu’à maintenant pour que nous puissions dire que cette administration du territoire qui pendant les 10 années passées n’était pas quand même militarisée, c’était une admiration civile qui était accusée de beaucoup de maux, aujourd’hui c’est une administration totalement militarisée, incompétente et totalement partisane, comment on peut dire que nous souscrivons à ce que celle-ci organise les élections ? » S’est-il interrogé.

Ibrahima Sory Soumah et Bintou Fofana