Transhumance politique : Ahmed Kourouma lâche Papa Koly aussi !

Ahmed Kourouma, vice-président du parti GRUP (Génération pour la réconciliation, l’union et la prospérité) vient d’annoncer sa démission du parti du ministre de l’Assainissement et de l’Hydraulique, Papa Koly Kourouma.

Très reconnu dans la transhumance politique, Ahmed Kourouma vient encore parler de lui en lâchant le parti GRUP dont il était l’un des cadres.

Par le passé, Ahmed Kourouma a été conseiller de l’ex chef de la junte militaire, le capitaine Moussa Dadis Camara qu’il avait quitté pour rejoindre l’UPG, le parti fondé par l’ex-Premier ministre, Jean Marie Doré.

Aujourd’hui, Ahmed Kourouma vient de lâcher le ministre Papa Koly Kourouma pour une direction non encore connue.

Voici ci-dessous, sa lettre de démission qu’il a publiée sur les réseaux sociaux :

A Monsieur Le Président du Parti GRUP

El Hadj Papa Koly Kourouma

Monsieur,

Peu de lettres offrent autant d’émotions et de sentiments mêlés que celle que vous vous apprêtez à lire.

Aujourd’hui nous pouvons être fiers, nous tous, du travail accompli ensemble. Nous pouvons sans trembler contempler ce que nous avons entrepris et achevé.

Dans ma vie j’ai eu la chance, le privilège même, de côtoyer des hommes d’exception, aux qualités nombreuses.

Ce privilège est aussi un choix. Je ne me serais jamais fourvoyé dans l’entourage et le travail d’hommes sans scrupules, ni valeurs, comme parfois la politique engendre.

Alors cette lettre tout d’abord est un merci chaleureux et sincère. Pour tout ce que vous m’avez appris soit directement ou indirectement.

Car si aujourd’hui je vous dis merci c’est parce que j’ai pris une décision que je savais difficile.

Je sais qu’il est temps pour moi de prendre une direction personnelle. Personnelle mais sans pourtant me sentir seul.

J’ai décidé de quitter la charge de vice-président que j’occupe au sein du Parti GRUP, ainsi que le parti lui-même.

Comme je le disais cette lettre est empreint de plusieurs sentiments. Tantôt le doute, puis la certitude, la peine puis la joie.

C’est une décision mûrie de longues réflexions et d’incertitude. Mais puisqu’une seule certitude suffit à celui qui cherche, le doute a été balayé tout comme la peine que je savais ressentir.

Car si malheureux l’on doute de tout, heureux l’on ne doute de rien et je pars heureux.

Je sais que je dois prendre une voie qui m’est destinée, périlleuse, jonchée de travail, de débats, d’épreuves et de défis. Quel bonheur, n’est-ce-pas ?

Car c’est dans le défi et l’abnégation que l’on se reconnaît. Et je sais que vous m’approuvez car telle est votre philosophie aussi.

Je ne pars pas seul car je sais que je suis accompagné d’hommes tel que vous, de grand frère avisé qui seront toujours à mes côtés.

Alors cette lettre est un merci, un au revoir et une promesse.

La promesse de rester tel que je suis, malgré l’adversité, le sort et face à toutes les épreuves que le monde politique me tendra. Qu’elles viennent !

La promesse que je fais au peuple guinéen de le servir toujours, à mes sœurs et frères, que rien ne me transformera et ne me pervertira.

Parce que comme disait Nicolas Machiavel, on ne chemine jamais qu’entraîné par la force de son naturel. Je serai le seul à faire gonfler mes voiles car je ne tolérerai jamais qu’un seul vent, celui que soufflent de concert l’honneur, le courage et l’amour de mon pays.

Veuillez agréer Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération,

Votre dévoué,

Ahmed Kourouma