Le chef d’État major de l’armée de terre a comparu ce mardi 12 décembre 2023 en tant que témoin dans le procès du massacre du 28 septembre 2009.
À la barre, l’officier militaire a laissé entendre qu’il ne sait rien de ce qui s’est déroulé au Stade dans la matinée. Parlant des corps transportés dans des camions au camp Alpha Samory Touré, il dira n’avoir jamais eu l’information, ni avoir vu les camions.
Après le renvoi de l’audience pour le 13 décembre, Me Amadou Ds Bah, avocat de la partie civile, a exprimé sa déception de ce témoignage qui pour lui n’aura fait que raconter des contrevérités à la barre.
« Reconnaissons que ces témoins ne disent pas la vérité . Ils se sont inscrits dans la logique d’être reconnaissants à celui (Dadis Camara, ndlr) qui les avait nommés. », a déploré l’avocat.
Selon lui, les témoins du parquet, au lieu de dire la « vérité », se mettent à protéger ceux qui les ont nommés au moment des faits.
« Il est très regrettable qu’on choisisse de conserver sa loyauté envers un chef en refusant de dire la vérité et de rentrer dans l’histoire. Il a refusé de livrer au tribunal les informations qu’il détient en tant qu’ancien chef d’état-major de l’armée de terre. C’est vraiment dommage puisqu’il aurait pu nous dire au moins comment les corps ont été conduits au camp Samory. Nous avons tenté par tous les moyens de lui poser des questions, malheureusement il s’est muré dans la dénégation. » dit-il.
Plus loin, l’avocat pense que le chef d’État major de l’armée de terre devrait être dans le box des accusés à l’heure actuelle : « C’est quelqu’un qui aurait pu être poursuivi au même titre que ceux sont à la barre de ce tribunal, malheureusement l’instruction n’a pas été achevée correctement. Nous comprenons la difficulté qu’avaient les juges. Nous sommes déçus de son témoignage, nous pensons qu’il n’a pas dit la vérité », a expliqué Maître Amadou Des Bah.
Sam Bantignel Barry