SOCIETE/DIVORCE : des confessions ahurissantes en Guinée !

Bien que la plupart des mariages et des divorces en Guinée ne sont pas officiellement enregistrés et que les données statistiques fiables sont inexistantes, il semble que le phénomène de divorce- autrefois considéré comme une atteinte à l’honneur- est en augmentation constante dans le pays.  Stérilité, infidélité, inactivités, pauvreté …Chaque divorcé a un mot pour sa défense.  Récits incroyables !

Après 3 ans de de bonheur et de joie dans son ménage, Maimouna Diallo, habitante de Baïlobaya, vit aujourd’hui avec des interrogations : pourquoi-moi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Que faut-il faire ? Il n’y a pas longtemps, en effet, sa vie de couple est passé du solide à l’état de cendre et en un laps temps. « Subitement, mon conjoint a changé. Il était à tout moment sur ses nerfs. Il a commencé à me crier dessus pour des choses qui n’en valaient pas la peine, des choses qu’il ne considérait pas auparavant », explique-t-elle.

En réalité, admet-elle, quelque chose manquait pour rendre leur vie conjugale plus harmonieuse. : Cette chose, c’est la possibilité de concevoir une progéniture. Elle en souffrait, son mari aussi : « je voyais dans ses yeux l’envie d’avoir un bébé mais, j’étais incapable de lui en donner, en dépit des traitements multiples à différents endroits ». 

Un jour, pour se changer les idées, Maimouna va en promenade avec ses copines à la plage. A la veille, elle en informe son époux et avant son départ, elle tente de l’appelé au téléphone, mais en vain ! Alors qu’elle est en route pour la maison elle reçoit, vers 18, un coup de fil de son homme. Lequel, dès qu’elle a décroché l’appel, qui la qualifie de prostituée. Estomaquée, elle rentre à la maison à grandes enjambées et tombe sur une situation qu’elle n’aurait imaginer quelques secondes plus tôt : « il était en train de raconter à mes parents, réunis aussitôt, qu’il m’a surprise dans un motel avec un autre homme. » Et, sans qu’elle n’ait le temps de s’expliquer, son mari lui dit d’arranger ses affaires pour qu’il la dépose chez mes parents. « J’ai fait ce qu’il voulait, il m’a rendue à ma famille. » Depuis, entre son incapacité de concevoir une progéniture et le chagrin du divorce prématuré, elle reste hébété, à se ronger les sangs !

Contrainte à demander le divorce

Quand elle raconte son périple dans son premier foyer Aminata Barry, elle, n’éprouve pas de tristesse ni de haine. Pourtant, sa vie en cette période a été plutôt cauchemardesque pour une fille de son âge. A 13 ans, elle est poussée par son père dans un mariage arrangé à son insu : « je n’avais jamais vu, ni rencontré cet homme », explique-t-elle.  Après le mariage traditionnel au village, toutefois, elle et son époux regagne Conakry et dans les mois qui suivent elle contracte une grossesse. « Depuis, mon mari a commencé à rentrer tardivement. Il continuait de se voir avec sa petite amie d’enfance qui est aussi sa tante maternelle », raconte Aminata Barry. Qui, au début, n’en crois pas à ses oreilles : « j’ai enquêté, découvert la vérité et je suis allée insulter la fille-là chez elle. En une réunion de famille, on m’a demandé de pardonner. » Mais, ce n’est pas fini !

Au moment où elle se réjouit d’avoir récupéré son homme, elle constate que ce dernier a encore dragué une autre fille dans leur quartier : « pendant que je l’attendais à la maison, il restait dehors jusqu’à 3 h du matin. » Plusieurs fois, en effet, elle demande des comptes à son conjoint et, plusieurs fois, elle est passée au tabac. Elle n’en pouvait plus : « j’ai dit à mes parents que je ne veux plus de lui, j’ai demandé le divorce. Jusqu’aujourd’hui, j’ai encore les séquelles des violences qui m’ont été infligées »

‘’J’ai failli perdre la tête !’’

Ce jeudi 3 octobre 2020, sous l’auvent de sa résidence de Lambadji, dans la banlieue de Conakry, Mamoudou Sylla, communicant d’une institution agricole, se présente avec un costume d’homme blessé…totalement ! Au détour d’une conversation amicale, il parle de son ex-épouse : « lorsqu’elle est tombée enceinte, je l’ai envoyée aux Etats Unis pour l’accouchement. Elle est revenue 6 mois après avec un petit garçon ». La famille étant dans la joie, à l’en croire, il peine à desceller l’agenda enfoui dans l’escarcelle de son épouse a un. Pourtant, reconnait-il, les signes ne manquaient pas : « d’habitude, son téléphone n’avait pas de code de verrouillage, c’était le cas désormais. Aussi, elle parlait trop au téléphone et ne décrochait pas certains appels devant moi. Ce qui n’était pas le cas autrefois. »

Dans la foulée, Mamoudou, de mauvais souvenirs se réveillant en lui, verse des larmes. Avant de continuer sa narration : « un soir, de retour du service, je ne l’ai pas trouvée à la maison. J’ai cru qu’elle était sortie pour ses petites courses, je suis donc allé prendre mon bain et revenu manger. » Le temps passe, la nuit avance, lui, il s’impatiente !  « J’ai tenté de la joindre au téléphone mais, son numéro n’était plus opérationnel. J’ai appelé ses amis et sa grande sœur, personne n’avait de ses nouvelles », dit-il. Avant de décrire la panique qui s’est emparée de lui à l’instant, à l’idée que sa femme, peut-être, pouvait être   kidnappée : «   du coup, suis est allé faire une déclaration à la police et me retour à la maison. » A une heure tardive, puisqu’il a du mal à trouver le sommeil, il se met à se promener dans la propriété. Et, tenez-vous bien, il tombe sur une lettre d’Adieu. « Je croyais rêver. Elle est repartie aux Etats-Unis avec mon enfant. J’ai failli perdre la tête. » Quelques semaines après, il reçoit un appel de madame, lui demandant le divorce. « J’ai fait 2 ans pour me remettre de son absence, de cette douleur et de cette trahison. » Plusieurs années après, il se reproche toujours : « j’ai été idiot de lui faire confiance. »

‘’ je souffre d’être séparé de mes enfants’’

Considérant que les péripéties de son ancien mariage constituent une page sombre de son histoire, Moussa Camara, lui, a pris résolution : passer à autre chose ! Pourtant, lui et sa femme vivait le parfait amour et dans l’agresse. Lui et sa conjointe étaient aux anges et croyaient en un amour habituellement réservé aux scènes de cinéma. Hélas ! Aujourd’hui, c’est de façon lapidaire qu’il raconte leur mésaventure : « tout a commencé à s’écrouler quand elle a essayé de me faire réaliser que c’est qui s’occupe de la famille, étant donné que je n’avais pas de travail. » Etant un mâle dominant, il reconnait avoir porté main plusieurs fois sur son ancienne femme qui demandait trop de reconnaissances de sa part : « notre foyer était devenu infernal ».  Au finish, ils se quittent à queue de poisson, avec le seul consensus que les enfants restent avec leur maman. Ainsi, prend fin un lien sacré qui, au départ, a été ficelé pour survivre aux épreuves inévitables et tumultueuses d’une vie maritale.  Chacun des deux s’est remarié. Mais, Moussa souffre d’être séparé de ses enfants.

A date, combien de couples ont survécu à ces expériences ? Combien n’en ont pas pu ? Et surtout, combien sont encore à la croisée des chemins ? Difficile de répondre à toutes ces questions !

 

Ali Mohamed Nasterlin et Kadiatou N’Diaye

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