Ces derniers temps, certains médias privés ont vu leurs ondes brouillées, d’autres restreintes par les autorités de la transition guinéenne. Pour reprendre les activités, certains de ces médias ont dû renoncer à une partie de leur liberté (ne plus traiter des sujets politiques). Une situation qui ne laisse pas indifférent le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée.
Selon Sékou Jamal Pendessa, les autorités militaires de la Guinée ont battu le record en matière de restriction des médias.
« Il y a eu un triste record intercontinental, le 16 octobre dernier la junte militaire a battu un record. C’était la première fois qu’on assiste dans un pays africain à une arrestation de plus de 10 journalistes, c’est du jamais vu dans l’histoire des dictatures africaines. Malheureusement cela colle à la peau du CNRD qui est en train d’assombrir le tableau de sa gouvernance. » A-t-il regretté.
Pour le secrétaire général du SPPG, le colonel Mamadi Doumbouya aurait dû présenter des « excuses » à l’endroit de médias qui subissent ces restrictions lors de son adresse à la nation à la valeur du nouvel.
« On croyait que le président de la République, dans son adresse à la nation, allait présenter des excuses à l’endroit de la presse pour tout ce qu’ils ont fait mais aussi prendre l’engagement de libérer les médias et les réseaux sociaux. On pensait qu’il allait présenter des excuses à l’ensemble des guinéens dont le droit à l’information est bafoué. » a-t-il lancé.
Face à cette situation où les journalistes sont contraints de rester dans le même sens que les autorités de la transition pour continuer à exercer en Guinée, Pendessa a annoncé la décision du SPPG de reprendre « la lutte » pour défendre la corporation.
« On a décidé de reprendre la lutte parce qu’il n’y a plus personne pour défendre notre corporation. On a compris que Gaoual et ses alliés bénéficient de la bénédiction du président Doumbouya. Lorsqu’on a compris que le chef du pays n’est pas inscrit dans la logique de rectifier le tir, de rétablir la légalité, c’est à nous de prendre notre destin en main (…). » Sékou Jamal Pendessa.
Après la lettre d’engagement de la radio FIM FM à retirer de sa grille de programme les émissions politiques publiées sur les réseaux sociaux, le Secrétaire général du SPPG pense qu’il y a une manœuvre de ce genre qu’on est en train de préparer à l’endroit de tous les autres médias privés du pays.
« Un compromis est en train d’être préparé, c’est un document qu’on veut faire signer aux medias. On va cesser d’être journalistes pour devenir des communicants. Lorsqu’on dit que le journaliste ne doit pas dire ça, ou faire des révélations, c’est fini pour les journalistes. Le SPPG restera sur sa ligne de conduite. Le SPPG ne va pas signer un accord compromettant. Tout ce qu’on n’a pas signé ne nous engage pas, la base ne va pas accepter de vendre sa liberté. Par conséquent, le SPPG ne s’engage pas dans ce sens. Nous n’accepterons aucun engagement qui puisse compromettre l’indépendance des journalistes », a-t-il lancé.
Comme il est d’habitude dans ses manœuvres de riposte aux différentes tentatives de faire taire les journalistes, le SPPG donne un ultimatum d’une semaine au gouvernement de la transition pour libérer les ondes des médias brouillons.
Ibrahima Sory Soumah