L’atelier de validation du plan stratégique national 2024-2028 du programme national de la santé mentale a démarré à Conakry ce lundi, 29 avril 2024 à la Direction Nationale de l’Epidémiologie et de la Lutte contre la Maladie.
Cet atelier représente une étape essentielle dans le processus de planification visant à élaborer un plan solide et performant pour améliorer la santé mentale en Guinée.
Selon l’OMS, les troubles mentaux constituent un problème de santé publique pour de nombreux pays. Alors que 14 % de la charge mondiale de morbidité est attribuée à ces troubles. Et la plupart des personnes affectées, soit 82 %, vivent dans les pays à faible revenu.
Dans son discours d’ouverture, le coordinateur national par intérim a souligné les défis de ces trois jours de travail dans le cadre de la validation du plan stratégique national 2024-2028 de la santé mentale :
« Nous sommes conscients de l’importance de l’ampleur du travail qui va être accompli pendant ces trois jours et de son impact positif sur la vie de nos concitoyens touchés par des problèmes de santé mentale. Nous aussi, nous sommes convaincus que c’est ensemble en collaborant et en mettant en commun nos idées et nos ressources que nous pourrons vraiment faire une différence. J’encourage chacun d’entre vous à participer activement, à poser des questions, à partager des suggestions, et à exprimer vos points de vue. Cet atelier est un espace ouvert et inclusif où toutes les voix ont de la valeur », a invité le coordinateur national par intérim Dr Ousmane Diallo
En vue de répondre aux attentes des autorités guinéennes et de faire face aux nombreux défis, plusieurs partenaires techniques et financiers accompagnent cet atelier pour la validation du PSN 2024-2028. C’est le cas de la psychiatrie universitaire, le Vinatier de Lyon:
« Il s’agit de trois jours pour la validation finale, mais il y a eu un énorme travail réalisé en amont, avec déjà plusieurs rencontres préparatoires et d’échanges. Et cela fait plusieurs années qu’il est en préparation, et cela fait des années qu’il y a une amélioration par rapport au besoin concret de la population. Et à l’issue de ces trois jours, il sera question de déployer les projets de soin qui sont en attente. Notre appui, c’est de pouvoir faire un appui technique au travail qui a été réalisé par l’équipe de psychiatrie de Guinée qui réalise son plan de santé mentale 2024-2028 pour pouvoir déployer des soins auprès de la population à la fois sur Conakry et l’ensemble du territoire en Guinée », a expliqué Dr Marion Perin Dureau, cheffe de service du centre hospitalier du vinatier.
L’ONG la Fraternité médicale Guinée a également accompagné la Direction Nationale de l’Epidémiologie et de la Lutte contre la Maladie afin de créer des conditions pour que tous les Guinéens vivent en bonne santé.
« Notre appui est situé à plusieurs niveaux. Il y a un appui technique que nous apportons au programme national en fournissant toutes les données de l’information sanitaire, et nous avons 14 structures de santé qui offrent les soins en santé mentale. Toutes les informations de ces structures sont remontées au niveau du Programme National de la Santé Mentale. L’appui consiste également à apporter des soutiens financiers au programme. Et nous souhaitons que cette année le plan stratégique soit validé définitivement pour que les actions puissent entrer en jeu. Parce que le plan stratégique a démarré depuis la fin d’Ebola et on aimerait que cette année le plan stratégique soit validé », a laissé entendre Dr Abdoulaye Sow, Directeur de la Fraternité Médicale Guinée.
Le représentant de l’ONG Memisa en Guinée, partenaire financier de cet atelier, a exprimé son souhait que cette rencontre de trois jours débouche sur des avancées dans le domaine de l’amélioration de la santé mentale en Guinée.
« Les valeurs fondamentales sur lesquelles Memisa travaille sont la solidarité, l’égalité des droits et la responsabilité. Aujourd’hui, beaucoup de nos concitoyens vivant avec des problèmes mentaux manquent de solidarité et parfois, leur droit à la santé n’est pas pris en compte. C’est pour cette raison que nous espérons que cet atelier établira la voie à suivre pour contribuer au renforcement du système de santé en Guinée afin d’améliorer la santé mentale de nos populations », a martelé Mouctar Bayo.
Dans son discours de lancement de cet atelier, le Directeur National Adjoint de l’Epidémiologie et de la Lutte contre la Maladie a indiqué que :
« La charge des troubles mentaux en Guinée continue de croître et d’avoir une forte incidence sur la santé ainsi que des conséquences majeures sur le plan social, économique et des droits humains. En Guinée, l’accès aux soins de santé mentale reste une préoccupation quand on sait que le pays ne compte que cinq (5) psychiatres et 60 lits d’hospitalisation pour treize millions d’habitants. L’offre de soins se limitant au service de psychiatrie de l’hôpital national Donka et vingt-sept structures offrant effectivement des soins de santé mentale pour une population de treize millions d’habitants environ. C’est pour toutes ces raisons que la nouvelle réforme engagée par les autorités guinéennes qu’un programme dédié à la santé mentale a été créé », a laissé entendre Dr Enogo Koivogui.
L’ensemble des participants à cet atelier fondent l’espoir que ces trois jours de travaux aboutiront à la validation technique du Plan stratégique national (PSN 2024-2028) du programme national de la santé mentale répondant aux attentes des autorités guinéennes.
Mamadou Samba Barry