Le général Ansoumane Kaba né à Conakry et âgé de 58 ans, ex-chef d’état-major de l’armée de terre (CEMAT) sous le CNDD, a comparu ce mardi en sa qualité de témoin.
À la barre, il a d’abord précisé qu’il n’y a aucun lien de subordination entre lui et qui que ce soit du côté des victimes ou du côté des parties civiles. La loi sur la protection des témoins et des victimes lui confère le droit d’être entendu à huis-clos s’il le désire sans rappeler le juge audiencier. Et il a opté pour l’audience publique.
Dans sa déposition de témoin, il a indiqué que suite aux instructions données la veille au camp Alpha Yaya Diallo demandant de consigner tous les militaires aux camps, il n’a pas quitté son bureau le jour du 28 septembre 2009. Il dit avoir appris dans la presse ce qui s’est passé au Stade.
« Le soir, j’étais même étonné quand j’ai appris que des corps sont venus au camp Samory parce que j’étais là-bas, mais je ne les ai pas vu, personne n’est venu me dire. Je vous dis tout ce qu’on a dit à la radio et autres, c’est comme ça que j’ai appris. Je jure. Quand j’ai appris que les corps sont venus au camp Samory, je me suis dit certainement c’est l’infirmerie du camp Samory, c’est moi qui ai imaginé comme ça. Je n’ai pas vu de camion, je ne suis pas sorti de mon bureau, personne n’est venu à mon bureau pour me dire que des corps sont venus », a informé l’ex-chef d’état-major de l’armée de terre.
Sur le recrutement de Kaleya, il dit avoir eu des informations, que ce sont le président Moussa Dadis Camara et le ministre de la Défense nationale, général Sékouba Konaté qui en étaient responsables. « Je ne peux rien dire sur le recrutement de Kaléya, parce qu’on n’est pas informé officiellement, mais j’ai appris avec les gens qu’il y a recrutement, des civils même venaient me voir pour dire : Mon colonel, aidez-nous à intégrer. Je réponds que je ne suis pas au courant de ça, je ne me mêle pas de ça (…) J’ai appris que le président de la République (capitaine Moussa Dadis Camara) et le ministre de la Défense (Général Sekouba Konaté) recrutent pour leurs gardes », a-t-il déclaré.
L’officier confirme qu’il y avait un désordre total au sein du régiment du commando de la sécurité présidentielle. Le Général Kaba avoue aussi à la barre que ce sont des éléments de ce régiment qui s’étaient rendus au stade.
Sam Bantignel