Après une interruption de plus de deux mois, le procès criminel concernant les événements du 28 septembre 2009 a repris son cours normal le mardi 3 octobre 2023 au tribunal de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry.
Cette deuxième journée de reprise du procès a débuté par le témoignage d’Alsény Camara, une victime ayant subi une blessure à la tête, qui a contesté toute implication des autorités militaires de l’époque dans leur prise en charge médicale à l’hôpital Donka.
Selon son récit, le CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement) et son gouvernement se sont uniquement occupés de l’intervention chirurgicale et du scanner au niveau de sa tête, sans prendre en charge les autres aspects médicaux.
« Ils ont effectué deux actions pour moi, à savoir l’opération et le scanner, qu’ils ont entièrement financés. Ils nous disaient que des produits étaient disponibles dans les magasins, mais les médecins nous les faisaient payer. Même les pommades que nous appliquions sur nos pieds, je devais les acheter à 100 000 francs guinéens. », a-t-il déclaré.
En outre, Alsény Camara a accusé le Dr Diaby d’avoir proféré des propos désobligeants à son encontre et même d’avoir ordonné qu’il soit expulsé de l’hôpital alors qu’il souffrait encore.
Interrogé par les avocats de la défense sur la nécessité de fournir des preuves concernant les accusations portées contre l’ancien ministre de la Santé, M. Camara a répondu qu’il n’était pas le seul à faire de telles déclarations devant le tribunal et qu’il était facile de reconnaître un leader au sein d’un groupe.
« Quel que soit le nombre de personnes dans une foule, dès que le chef arrive, tout le monde est informé et on le reconnaît facilement. Un chef n’est pas comme nous autres (…). », a-t-il souligné.
Plus loin, Alsény est revenu sur les circonstances dans lesquelles les manifestants avaient été blessés lors de cette journée de protestation contre la candidature de Dadis Camara à la présidentielle. Il a expliqué les situations chaotiques où les manifestants étaient agressés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du stade.
Il convient de noter que la majorité des victimes de cet événement tragique étaient des militants de partis politiques opposés à la menace de candidature du chef de la junte de l’époque, Dadis Camara.
Toutefois, Alsény Camara a affirmé qu’il n’était affilié à aucun parti politique en Guinée.
Bintou Fofana