Le collectif des avocats de la défense annonce un boycott du procès des événements du 28 septembre 2009, où plus de 150 militants de l’opposition, selon l’ONU, ont été tués par la garde présidentielle du président de la junte de l’époque, le capitaine Moussa Dadis Camara.
En effet, dans une déclaration publié ce dimanche, le collectif des avocats de la défense indiquent que ‘’depuis le 4 novembre 2023 avec les signatures de vingt avocats, ils se heurtent à des entraves systématiques de la part des forces de défense et de sécurité, les empêchant d’accéder à la maison centrale de Conakry pour rencontrer leurs clients’’.
« Même l’intervention du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats auprès du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, ainsi que du Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry, n’a pas réussi à lever ces restrictions. Les avocats demeurent aujourd’hui persona non grata à la Maison Centrale de Conakry. », précisent-ils dans la déclaration.
Le collectif exprime sa vive indignation face à cette situation, qu’il considère comme une atteinte au libre exercice de la profession d’avocat et une violation grave et intolérable des droits de la défense.
Selon le collectif, ‘’l’assistance effective d’une personne poursuivie implique nécessairement qu’elle puisse s’entretenir avec son avocat pour se préparer, que ce soit à la Maison Centrale, au Palais de Justice, ou ailleurs. Malheureusement, à une phase cruciale du procès consacrée à la déposition des témoins, les avocats sont empêchés d’entrer en contact avec leurs clients pour préparer efficacement leur défense’’.
« Les actions des forces de défense et de sécurité sont jugées totalement incompatibles avec la protection de l’indépendance, de la dignité et de l’intégrité de l’avocat. Elles vont à l’encontre du service public de la justice, dont l’État a la responsabilité de garantir le plein et libre exercice. », peut-on lire dans la déclaration des avocats de la défense.
Le collectif souligne que chaque avocat a le droit d’accomplir sa mission sans entrave ni ingérence, sans intimidation ni violence. Il exhorte l’État à créer les conditions propices au libre exercice du ministère de l’avocat.
« Face à ces violations délibérées et répétées des principes fondamentaux du droit et de la justice, le collectif des avocats de la défense exige la levée immédiate et sans condition de tous les obstacles entravant le libre exercice de leur ministère et le libre accès des détenus à un avocat. », insistent-ils.
« Dans l’attente de ces mesures, le collectif annonce la suspension de sa participation au procès des événements du 28 septembre 2009. », martèlent les avocats dans leur déclaration.
Il dit être reste vigilant et affirme qu’il ne tolérera pas ces atteintes aux principes fondamentaux du droit et de la justice.
Cette décision du collectif des avocats de la défense met en lumière une crise judiciaire majeure en Guinée, soulevant des questions sur la protection des droits fondamentaux et de l’indépendance du système judiciaire dans le pays.
Bintou Fofana (stagiaire)