Le procès des présumés auteurs et commanditaires des tueries au stade de Conakry, le 28 septembre 2009, se poursuit au tribunal criminel de Dixinn avec le témoignage des victimes. Thierno Mamadou Diallo, partie civile dans l’affaire, dont la photo a fait le tour du monde est celui qui comparait ce mercredi 3 mai 2023, à la barre.
Dans sa déclaration, Thierno Mamadou Diallo fait savoir qu’il a été arrêté à Hamdallaye-Concasseur, et le véhicule des agents à bord duquel il se trouvait a pris la route du stade où il a été brutalisé par d’autres agents avant d’être mis à la disposition l’Escadron mobile de Hamdallaye.
« J’ai été arrêté par des gens qui étaient habillés comme des civiles et ils détenaient des poignards qui avaient l’air d’être des couteaux. Ils nous ont embarqué dans des pick-up qui se rendaient au stade. Ces pick-up nous ont envoyés jusqu’à la porte du stade. Dans la foulée, il y a eu des tirs, et la panique s’est aussitôt installé. Dans cette débandade, certains ont tenté de fuir des pick-up y compris moi, mais on m’a pris de nouveau et on m’a administré des coups atroces.
J’ai été embarqué à bord d’un autre pick-up où il y avait des agents des services spéciaux. Notre véhicule a pris la destination de la banlieue. Durant le trajet, les agents nous ont maltraité dans le pick-up. Finalement, ils nous ont déposés à l’Escadron mobile de Hamdallaye. Là-bas, on a été victime de torture et de traitement inhumains. Lorsque ma famille a appris où j’étais détenu, elle s’est mobilisée le lendemain pour payer de l’argent afin d’obtenir ma libération. Quand je suis sortie de prison, je me suis exilé dans un pays voisin parce que j’avais peur car, m’a photo avait fait le tour du monde » a relaté Thierno Mamadou Diallo, devant les juges.
Ibrahima Barry