Disqualifié de la course pour le fauteuil présidentiel faute de moyen, le reggae-man et homme politique, Elie Kamano, compte bien participer à cette élection présidentielle. Quitte à nouer des alliances pour terrasser le pouvoir et son principal concurrent. Interview exclusive …
Conakryinfos : Elie Kamano bonsoir !
Elie Kamano : Bonsoir !
Nous avons entendu le coup de cœur de certains artistes, notamment Takana Zion par rapport à la prorogation de l’état d’urgence. Vous êtes dorénavant politique mais, à la base vous êtes reggae-man. Alors qu’en pensez-vous de votre côté ?
En réalité, c’est une ordonnance de trop. Qui peut être d’accord avec des décisions comme ça ? Les gens font tout pour que tout tombe dans un piège. Or, lorsque le peuple est coincé jusqu’au mûr, je pense qu’il fera recours aux manifestations et à des au soulèvement. Aujourd’hui, ce qui se passe dans notre pays dépasse tous les commentaires, parce prolonger l’État d’urgence, veut dire tout simplement que nul n’est habilité à faire une manifestation ou un regroupement. Pourtant de l’autre côté, tous les jours nous assistons au regroupement de militants du RPG-arc-ciel. Donc, il y’a deux poids deux mesures. Il faut que le président arrête de politiser tout ce qui se passe dans le pays. Tout le monde sait que les artistes vivent de leurs arts. Donc, rester 6 sans faire des spectacles, sans faire d’événements, joue sur leurs quotidiens.
Vous avez voulu vous porter candidat à l’élection présidentielle prochaine. Vous n’en avez pas eu les moyens. Etes-vous prêt à apporter votre soutien à un candidat ?
Bien-sûr ! Nous sommes en train de faire une alliance avec un parti. Nous avons trouvé un parti qui a un profil qui répond à nos attentes, à nos aspirations. Et nous faisons cette alliance parce que nous avons l’intention de sanctionner ce système dans les urnes. C’est ce que j’ai toujours dit. J’ai dit que ça ne sert à rien de continuer à utiliser les mêmes méthodes si on n’a pas des résultats. Nous avons appliqué la politique de la chaise vide, ça n’a pas payé. Il y a eu des boucliers humains, des enfants ont été envoyés dans la rue, en vain ! Si après tout ça, Alpha Condé s’entête et change la constitution pour se maintenir au pouvoir à travers des élections, je pense que le mieux pour l’opposition est de se donner les mains afin de le sanctionner dans les urnes. Donc, nous nous ne pouvons pas rester inactifs, nous irons aux élections d’une manière ou d’une autre. Notre candidature n’a pas été à la cour constitutionnelle, faute de moyen. Mais, nous allons rester avec des bras croisés, nous avons des militants, nous avons des antennes un peu partout, nous avons une base électorale et nous allons donner des consignes dans l’intention de sanctionner le système.
En cas de deuxième tour entre L’UFDG et le RPG-Arc-en-ciel, de quel côté vous vous arrangerez ?
Moi je n’envisage pas l’avenir politique de la Guinée ou l’avenir de ces élections comme ça. Je pense que nous allons nous exprimer. Le peuple va s’exprimer, le peuple va sanctionner. Les deux partis politiques dont vous faites allusion sont les plus grands promoteurs de l’ethno-stratégie et du communautarisme dans notre pays. Le peuple a compris cela. Ne voyez pas toutes ces personnes qui font la ‘’mamaya’’ dans la rue, ce sont des personnes qui sont payées, des personnes qu’on achète par heure pour un contrat bien déterminé. Après ce contrat, c’est fini ! Aujourd’hui, de façon générale, les guinéens sont fatigués. Nous vivons la même peste, la même galère. Donc, moi je ne me vois pas dans l’optique de suivre un candidat du le RPG ou de l’UFDG. Je ne vois même pas ces deux partis là aller au deuxième tour. Je vois le peuple sanctionner tous ces deux partis et donner la chance à une nouvelle classe politique.
Quel est votre message à l’endroit des Guinéens pour ces élections ?
J’ai tellement véhiculé des messages de paix dans mon pays que j’ai décidé moi même d’être un acteur politique. Donc, si je viens en politique, c’est justement pour essayer d’apporter les vraies solutions. Ces solutions ne passeront que par l’éveil de conscience de la population guinéenne. La politique de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui, c’est la politique de diviser pour régner. Ils nous ont complètement divisés et c’est ce que moi dénonce dans mes campagnes, lors de mes meetings. Ce que je prône, c’est la paix, l’unité et la non-violence. Après, nous allons voir si le Président Alpha Condé et son système, s’ils ne gagnent pas, vont passer par un coup de force. En ce moment, le peuple va mettre un barrage et les mettre dehors. C’est aussi simple que ça !
Interview réalisée par
Ali Mohamed Nasterlin