[dropcap]M[/dropcap]ichel Platini a annoncé mercredi sa candidature à la tête de la Fédération internationale de football (Fifa), éclaboussée par un immense scandale de corruption, pour succéder au Suisse Sepp Blatter.
Après quelques semaines de suspense, Michel Platini a officiellement annoncé, mercredi 29 juillet, sa candidature à la présidence de la Fédération internationale de football (Fifa). L’instance dirigeante du football mondial est actuellement embourbée dans un gigantesque scandale de corruption qui a poussé à la démission son président, le Suisse Sepp Baltter.
L’actuel président de l’UEFA (Fédération européenne), qui a rendu publique sa décision dans une lettre envoyée aux 209 membres de la Fifa, tentera de succéder au président démissionnaire Joseph Blatter.
« Cela a été une décision très personnelle, et mûrement réfléchie », a-t-il indiqué, ajoutant vouloir œuvrer pour « les intérêts du football » et rendre à la Fifa « sa dignité et la position qu’elle mérite ».
« Il y a des moments où vous devez prendre votre destin en mains. Je suis arrivé à l’un de ces moments décisifs », a-t-il ajouté.
L’annonce de Platini n’a pas vraiment réjoui le prince Ali. « Platini n’est pas bon pour la Fifa. Les supporters et les joueurs méritent mieux », a affirmé le prince jordanien dans un communiqué publié mercredi. « La Fifa est embourbée dans les scandales. La culture des arrangements en coulisses, en sous-main, doit prendre fin », a-t-il également déclaré avant d’ajouter : « Ce qui est clair, c’est que la Fifa a besoin d’une nouvelle direction indépendante, lavée des pratiques du passé ». En mai, le Jordanien avait retiré sa candidature pour la présidence de la Fifa lors du deuxième tour face à Blatter
Les choses se sont nettement accélérées pour l’ancien numéro 10 des Bleus depuis l’annonce, le 20 juillet par Sepp Blatter de la date de l’élection du prochain président, fixée au 26 février 2016. Le Suisse avait eu une petite phrase lourde de sens durant sa conférence de presse ce jour-là, souhaitant « bonne chance à tous les candidats, y compris à Michel Platini ».
Principal opposant de Blatter, Platini avait réclamé son départ après l’arrestation, le 29 mai, de sept membres du comité exécutif de la Fifa. Un coup de tonnerre qui avait fait éclater le scandale, juste avant la réélection du Suisse pour un 5e mandat .
À 60 ans, l’ancienne star de la Juventus est très vite apparue comme le successeur idéal après la démission surprise du contesté Blatter le 2 juin.
Favori numéro un
Il est désormais le grand favori de l’élection, car aucun des candidats déclarés jusqu’ici ne semble en mesure de l’empêcher de se hisser au sommet de la pyramide du football mondial.
Le Brésilien Zico, surnommé le « Pelé blanc », ne dispose d’aucune assise au sein des instances internationales. Il a demandé mardi à la Confédération brésilienne de football (CBF) de parrainer officiellement sa candidature.
De son côté, le président de la Fédération libérienne de football, Musa Bility, est inconnu hors des cercles africains. Quant au prince jordanien Ali Bin Hussein, opposant malheureux de Blatter en mai et qui s’était dit « prêt » à retenter sa chance, il devrait se ranger derrière Platini, son principal allié il y a deux mois.
L’option Diego Armando Maradona, qui s’est déclaré intéressé par le poste, paraît quant à elle totalement farfelue.
La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 26 octobre, soit quatre mois avant le congrès électif. Un prétendant devra avoir recueilli l’aval d’au moins cinq associations membres de la Fifa (sur 209) et une enquête sera menée sur chaque postulant par la commission d’éthique.
La voie semble donc dégagée pour Platini, qui aura tout de même deux écueils à surmonter. Primo, son vote en faveur du Qatar pour l’attribution controversée du Mondial-2022, sur laquelle enquête la justice suisse. Deuxio, les bâtons que Blatter pourrait être tenté de lui mettre dans les roues en coulisses, où le Suisse garde quelques fidèles lieutenant.
AFP