Si jusque-là les autorités d’alors affirmaient avoir restitué 58 corps à l’esplanade de la mosquée Fayçal aux familles des victimes, Pr Hassane Bah médecin légiste, vient en effet de démentir cette thèse.
Chargé de procéder à l’autopsie sur les corps des victimes à l’époque, le chef du service de médecine légale de l’hôpital Ignace Deen de Conakry qui comparait en qualité de témoin à la barre ce lundi 22 janvier 2024, a affirmé n’avoir restitué que 27 corps aux familles.
« Après la mise en place de la commission de restitution des corps, j’ai demandé à la commission de faire la restitution des corps à la mosquée et non à la morgue, compte tenu de la sensibilité du dossier. Et à l’esplanade de la grande mosquée Fayçal de Conakry, et contrairement aux déclarations des autorités de l’époque, ce sont 27 corps seulement qui ont été envoyés à l’esplanade après la restitution de certains corps et non 58 corps comme ils disent », a-t-il fait comprendre
Par ailleurs, il a été interrogé, pourquoi il n’avait pas effectué l’autopsie sur les corps des victimes ?
« J’ai eu peur de faire l’autopsie. Vous savez pourquoi ? Pour ne pas que vous me poursuiviez pour profanation. C’est aussi simple. On pouvait porter plainte contre moi pour profanation des corps. Parce que j’aurais fait l’autopsie alors que je n’ai pas l’autorisation », s’est t-il défendu.
Parlant des armes à feu qui ont été utilisées pour commettre le massacre, il avoue que ce sont des armes de guerre de type Kalachnikov de calibre 7 millimètres :
« J’ai pu examiner les douilles. Ce sont des douilles qui ont une tête pointue. Et j’ai regardé dans la littérature, c’est des douilles de calibre sept millimètres tirées par des armes qu’on appelle Kalachnikov. Ce sont des armes de guerre, c’est évident. Même les orifices d’entrée qu’on a pu observer montrent un peu la caractéristique de ces armes. Cela entraine une combustion de poudre qui est à l’intérieur et projetée en dehors du canon qui fait une vitesse de plus de 1000 mètres par seconde. Donc, ce sont des armes de guerre de type Kalachnikov. Théoriquement, je les appelais calibres 22, mais j’ai vu dans la théorie que ce sont des armes de 7 millimètres », a expliqué le chef du service de médecine légale de l’hôpital Ignace Deen
Barry Ms