Amadou Boukariou Baldé étudiant a été assassiné le 31 mai 2019 sur le campus de l’université de Labé par les forces de sécurité venues pour un maintien d’ordre rappelle son père, professeur de Mathématiques.
Un an après son assassinat le moral de la famille de Boukariou Baldé est loin d’être au beau fixe plutôt elle essaye de s’accrocher autant que faire se peut expliquer le père du défunt.
« Quand vous perdez un enfant à cet âge et dans ces circonstances, ce n’est pas facile de se remettre mais avec la force et le courage petit à petit on s’accroche » se console Mamadou Mouctar Baldé
Après l’échec de la procédure judiciaire engagée à travers des plaintes qui visaient notamment le gouverneur de Labé Madifing Diané, les deux commandants de police et de gendarmerie Alphonse Gomou et Richard Fangamou, la famille de feu Boukariou Baldé s’est orientée vers la justice de la CEDEAO avec l’aide de ses avocats mais Jusque-là cette autre démarche n’a pas abouti.
Malgré cette lenteur si non « cette mauvaise foi » de l’Etat guinéen à travers sa justice la famille de la victime ne désarme pas.
« Quand vous avez un problème, il faut les mettre à l’épreuve. Mais en les mettant à l’épreuve, quand vous-vous fiez au passé, à ce que vous avez vécu avant que ce soit votre tour, vous avez déjà l’impression que ça va être difficile. Et la tournure de ces événements me fait croire qu’effectivement ça va être difficile, qu’il faut insister, il faut persister. Mais vous savez bien que chaque fois que les forces de sécurité tuent la justice ne peut pas se mettre en branle. Mais quand la faute vient des subordonnés, là on sait qu’il ya une justice en Guinée qui se met immédiatement en branle mais si c’est dans le sens inverse, on dirait que c’est une montagne difficile à remuer donc nous sommes à ce niveaux-là » se plaint l’enseignant.
La mort dans l’âme Mamadou Mouctar Baldé dit avoir beaucoup de choses à dire aux autorités. Enseignant, il se réclame de l’autre côté par rapport à ceux qui dans l’opulence gèrent. C’est-à-dire qu’il vit du salaire que l’Etat lui donne et ne vit pas dans l’opulence.
« Cet enfant que l’Etat à travers les forces de sécurité a faussé sur le campus de l’université de Labé où je l’avais envoyé pour qu’il soit instruit qu’il soit éduqué, j’ai entretenu cet enfant en complétant le salaire que cet État me donne par des revenues tirées de cours parallèles, des cours privés dans les familles, dans les domiciles. Aujourd’hui je constate que cet Etat est en train de me nuire, de me détruire, de m’anéantir et de me fausser dans toutes mes prévisions » se révolte-t-il
Il rappelle aussi que Boukariou Baldé est son fils aîné. De ce fait il affirme qu’il fondait un réel espoir en en lui en bien de choses.
« Non seulement je comptais sur lui pour assurer une relève quelque part en matière d’encadrement des tous petits mais aussi en matière de support pour la famille, pour d’autres besoins sociaux » soutient-il
Pour finir le père de famille dit compter sur l’autorité pour qu’elle fasse ce qu’il attend de lui et lui rappelle que la vie humaine est sacrée parce qu’elle l’a oublié déjà.
Mamadou Mouctar Baldé se dit conscient que son enfant ne reviendra plus jamais mais à ceux qui l’ont fait tué il dit ceci : « vous retrouverez Boukariou Baldé quand vous apparaîtrez devant Dieu »