Le président de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, a annoncé mardi 31 décembre, lors de son adresse à la nation, qu’il signera un décret au cours du premier trimestre 2025 pour fixer la date d’un référendum crucial pour l’avenir institutionnel du pays.
« Dans le premier trimestre de l’année 2025, je signerai un décret fixant la date du scrutin pour le référendum », a déclaré le chef de l’État lors de son discours télévisé, marquant la fin de l’année 2024.
Cette annonce s’inscrit dans le cadre des engagements pris par les autorités de transition pour restaurer un régime démocratique en Guinée. Selon le président Doumbouya, l’année 2025 sera également consacrée à l’élaboration d’un nouveau code électoral, une étape essentielle avant la tenue des élections générales.
« Durant l’année 2025, nous nous emploierons tous ensemble, avec les Guinéennes et les Guinéens, à continuer à poser les jalons forts pour les élections générales », a-t-il ajouté, appelant à une mobilisation collective pour mener à bien le processus de transition.
Cependant, cette déclaration intervient dans un climat de défiance croissante. Depuis sa prise de pouvoir en septembre 2021, à la suite d’un coup d’État, le général Doumbouya a souvent été critiqué pour les ajustements répétés du calendrier de transition, provoquant des tensions politiques et sociales dans le pays.
Le référendum annoncé devrait permettre aux Guinéens de se prononcer sur des réformes constitutionnelles, considérées comme un préalable aux élections présidentielles et législatives. Toutefois, des doutes subsistent quant à la capacité des autorités à respecter les délais annoncés, dans un contexte marqué par des défis logistiques et des tensions politiques.
En parallèle, les forces vives de la nation, regroupant des partis politiques et des organisations de la société civile, expriment leur désaccord face au maintien au pouvoir de la junte militaire. Elles rappellent que le général Doumbouya avait promis de remettre le pouvoir aux civils d’ici le 1er janvier 2025, après des élections libres et transparentes.
« À compter du 1er janvier 2025, nous ne reconnaissons plus la légitimité du régime actuel », ont déclaré les forces vives, qui prévoient d’organiser des manifestations dans les prochains jours pour protester contre ce qu’elles qualifient de « volonté des militaires de s’éterniser au pouvoir ».
La communauté internationale, qui suit de près l’évolution de la situation en Guinée, continue d’exhorter les autorités de transition à respecter leurs engagements et à garantir un dialogue inclusif pour la réussite du processus électoral.
Alors que 2025 s’annonce comme une année décisive pour l’avenir démocratique du pays, le chemin reste semé d’incertitudes et de défis.
Mohamed Sylla