Me Sidiki Béreté : « Le procureur spécial près la CRIEF est sous les ordres du CNRD »

Les avocats des anciens ministres d’Alpha Condé incarcérés à la maison centrale de Conakry estiment que leurs clients sont séquestrés depuis le 6 avril 2022. Ils l’ont fait savoir au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée vendredi à Conakry, a constaté un journaliste de Conakry Infos.

Face à cette situation, le collectif d’avocats composés de Guinéens et d’étrangers ont réitéré la violation de la procédure dans ce dossier ; avant de qualifier le procureur spécial près la CRIEF, Aly Touré, d’être à la solde du CNRD.

Le report de l’audience qui était prévue le 11 avril dernier et la réorientation du dossier en instruction en sont pour quelque chose selon le pool d’avocats.  En tout c’est ce qui a fait savoir Me Dinah Sampil qui est membre du collectif.

« La fixation de la date du 11 avril ne procédait de la volonté ou de la demande des avocats parce que chacun le sait que l’avocat ne participe pas à l’élaboration des dates d’audience d’un tribunal parce que les conséquences de la procédure qu’il a envisagée c’était la détention en plaçant nos clients sous mandat. S’il change de procédure, il doit changer les effets également de cette procédure (…). », a-t-il déclaré.

Poursuivis pour détournement de deniers publics, Kassory et trois autres anciens ministres croupissent depuis le 6 avril dernier à la maison centrale de Conakry. Pour maître Dinah Sampil, leurs clients sont séquestrés en prison. 2

« Ce maintien en prison ne peut être qualifié que de séquestration parce que ça n’a aucune base légale », soutient-il.

Pour sa part, Me Sidiki Béreté s’en est également pris au procureur spécial près la CRIEF, accusant Aly Touré d’être à la Solde du CNRD.

« En gardant nos clients pendant 10 jours, vous êtes incapables de les présenter devant une juridiction. Vous êtes sous les ordres du CNRD. Ce n’est pas ça la justice, parce que préparer leur matelas sept jours avant qu’on amène nos clients, c’était déjà prévisible. Ça ce n’était pas la volonté du procureur. Et c’est grâce à nos actions-là, sinon tous les ministres devaient défiler à la maison centrale. C’est pourquoi, il fallait freiner l’attitude de monsieur le procureur spécial près la CRIEF (…). », a indiqué Me Bérété.

Le pool d’avocats en charge de défendre l’ex Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana et Cie promettent qu’ils se battront jusqu’au rétablissement de leurs clients dans leurs droits.

 

Kémo Sangaré