[dropcap]P[/dropcap] [dropcap][/dropcap]lusieurs organisations de droits de l’homme guinéennes et internationales ont dénoncé samedi l’absence de justice, à la veille du cinquième anniversaire du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry, où 157 personnes avaient été tuées par l’armée guinéenne.
« Cinq ans après le massacre du stade de Conakry, la justice n’a toujours pas été rendue », affirment ces sept organisations dans un communiqué transmis au bureau de l’AFP à Dakar.
« Le cinquième anniversaire du massacre (…) devrait être le dernier avant que justice soit faite », plaident-elles.
Parmi ces associations, figurent l’Association des familles et amis des disparus du 28 septembre 2009 (AFADIS), la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), Human Rights Watch (HRW) et l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH).
« Nous demandons toujours justice. Beaucoup d’entre nous ont été entendus par les juges d’instruction mais nous attendons plus que jamais des actes judiciaires forts qui permettraient d’envisager la clôture de l’enquête judiciaire et la tenue d’un procès dans les meilleurs délais », déclare Amsaou Diallo, présidente de l’AFADIS, citée dans le communiqué.
Depuis l’ouverture d’une procédure judiciaire en février 2010, près de 400 victimes ont été auditionnées par des magistrats mais seules huit personnes ont été inculpées « pour des faits pourtant commis par plusieurs dizaines d’éléments des forces armées » guinéennes, font remarquer les sept organisations.
« Rendre justice au victimes est d’autant plus urgent que déjà plusieurs dizaines d’entre elles sont décédées au cours des cinq dernières années des suites de leurs blessures ou de maladies sans avoir été rétablies dans leurs droits », ajoutent-elles.
Au moins 157 opposants à la junte alors dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara avaient été tués le 28 septembre 2009 par des soldats lors d’un rassemblement pacifique dans un stade de Conakry.
Au moins 109 femmes avaient en outre été violées par ces mêmes soldats lors des incidents dans le stade, où des milliers d’opposants s’étaient rassemblés pour dire non à une candidature du capitaine Camara à la présidentielle de l’année suivante, finalement remportée par Alpha Condé.
AFP