Les manifestants protestaient contre l’installation d’une nouvelle autorité de transition censée prendre les rênes de la région à partir de vendredi. Ils estiment que cette autorité donnera le pouvoir aux groupes armés et ne sera pas bénéfique pour les habitants. Les protestataires, au nombre de plusieurs milliers, se sont rassemblés dans les rues de la ville avant de marcher sur le commissariat central et de l’encercler. Beaucoup d’entre eux, les plus jeunes, étaient munis de couteaux, a constaté un journaliste de Reuters. Certains manifestants ont incendié des pneus, d’autres jeté des pierres sur la police.
Les forces de l’ordre s’employaient à disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogène quand l’armée a ouvert le feu. Les tirs ont cessé et la plupart des manifestants se sont dispersés vers 11h00 , mais des militaires patrouillaient en nombre dans la ville. Le gouvernement de Bamako a signé il y a un an un accord de paix avec la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui réunit les principaux groupes rebelles touaregs du nord du Mali, afin de mettre un terme au long conflit qui a déstabilisé la région et en a fait ces dernières années une base arrière des groupes djihadistes.
Mais le gouvernement et la CMA s’accusent mutuellement de freiner la mise en oeuvre de l’accord, qui prévoit d’octroyer davantage d’autonomie au Nord malien et de créer une force de sécurité régionale ainsi qu’un plan de développement. Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé fin juin l’envoi de 2.500 casques bleus supplémentaires pour assurer le maintien de la paix au Mali. L’effectif maximal de la Minusma, la mission de l’Onu dans le pays, sera ainsi porté à quelque 13.300 militaires et près de 2.000 policiers.
Reuters