En cette période cruciale de la vie politique Guinéenne conakryinfos s’est entretenu avec Alhousseni Makanéra kaké de la mouvance présidentielle. Le dilemme de Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG, la proposition de dissolution de l’Assemblée nationale, manifestations de rue…Il parle sans complaisance !
Conakryinfos : l’UFDG et l’ANAD ont prévu une manifestation la semaine prochaine pour exiger la justice pour les victimes des violences post- électorale et la libération de ses responsables politique. Quelle est votre réaction ?
Mr Makanéra : je suis un démocrate et pour moi la liberté de manifestation est un droit fondamental consacré par notre constitution. Je suis supposé soutenir toute idée allant dans ce sens-là. Mais, par rapport à cet appel de L’UFDG qui exige la libération de ceux qui sont supposés être en conflit avec la loi et défendre les victimes, je pense que ce n’est pas du tout légal, ni opportune. On ne peut pas à la fois dire qu’on défend les victimes et qu’on empêche la justice de faire son travail.
Aujourd’hui on est en train de chercher ceux qui tirent les ficelles. C’est important de chercher ceux qui tirent mais, c’est important aussi de savoir quels sont ceux qui organisent les tueries, les complicités directes comme indirectes. Maintenant lorsque vous voulez zapper ça en utilisant maintenant des voies détournées pour dire que nous manifestons pour la libération des gens, Ça je ne serais pas d’accord. Personne ne doit être en prison, tout le monde doit être libre, mais si la liberté de certaines personnes peut entraîner la catastrophe, le procureur est dans l’obligation de protéger la société.
Je suis déçu de la manière dont on pose les questions, c’est comme si quand on est responsable d’un parti politique, surtout de l’opposition on ne doit pas être arrêté. Ce qui m’importe, c’est de savoir est-ce qu’ils sont innocents ou coupables. Là, c’est seule la justice qui peut déterminer. Pour moi personne ne doit être au-dessus de la loi. Nous sommes tous des guinéens, nous devons être soumis aux mêmes lois.
Le Président de la République s’est montré ouvert à un dialogue et il a tendu la main. Pour sa part, l’opposition, notamment l’’UFDG considère cet appel comme une « main empoisonnée, estimant qu’il ne peut y avoir de dialogue ou de paix sans la justice. Qu’en dites-vous ?
Je voudrais faire comprendre que le soldat Cellou Dalein Diallo est dans une situation sans issue. Il a demandé à ses partisans de faire un sacrifice énorme et il est battu pour la troisième fois. Toute reconnaissance aujourd’hui de la victoire du professeur Alpha Condé est un signe de la mort politique définitive de Cellou Dalein Diallo à la tête de L’UFDG. Donc il est incapable aujourd’hui, quel que soit la bonne foi du Président de la République, de pouvoir l’apprécier positivement.
Et cela constitue un sérieux problème…
Vous savez le problème est né suite à l’élection présidentielle du 18 octobre. Il y a un candidat qui refuse de reconnaître sa défaite, donc pour trouver la solution, le minimum, il faut que le vaincu accepte qu’il a perdu et que le vainqueur sache que lui, il est le président non pas pour son parti ou pour ceux qui ont voté pour lui, mais pour tous les guinéens et heureusement le président de la République l’a déjà dite et a réaffirmé qu’il est le président de toute la Guinée donc, il ne cherche pas à savoir qui a voté pour lui, qui ne l’a pas fait. L’objectif est d’assurer la qualité de vie descente à tous les guinéens.
Seriez-vous d’accord pour la dissolution de l’Assemblée nationale pour la préservation de la paix ?
Ce n’est pas la dissolution de l’Assemblée nationale qui est un problème. Le problème, je viens de l’évoquer et jusqu’à preuve du contraire, je ne pense pas que nous pouvons accepter de démarrer le mandat là en mettant les accords politiques au-dessus de la loi, surtout de la constitution. Je ne vois aucun mécanisme conforme à la loi qui pourrait permettre de dissoudre cette Assemblée. L’assemblée est le reflet du peuple de Guinée, donc je ne sais pas pour contenter un leader de parti politique, si on peut dissoudre l’Assemblée nationale comme si lui il est plus important que toute la population guinéenne.
Votre message à l’endroit de tous les guinéens ?
Je dis au peuple de Guinée que nous devons préserver la paix et l’unité nationale. Nous devons accepter de comprendre que cette élection est déjà derrière nous et c’est l’élection la plus transparente de l’histoire de la Guinée depuis 1991. Et pour cela, je voudrais dire aux uns et aux autres que c’est dans les périodes les plus difficiles que les peuples écrivent les plus belles pages de leurs histoires. Aujourd’hui chacun de nous doit se battre pour faire en sorte que nous soyons du bon côté de l’histoire de notre pays.
Propos recueillis par
Ali Mohamed Nasterlin